- Allons conseiller, cessez, vous la mettez mal à l'aise. Cela ne se fait pas.
- Ma-
- Et cela ne vous regarde pas.

Exactement, c’est tout à fait ça. le Comte avait au moins la décence de ne pas relancer le sujet, se contentant de quelques mots agréable mais le Conseiller n'a pas pu s'en empêcher. Enfin, la remarque du Roi semble avoir fait mouche. Utiliser ses propres arguments contre lui, forcément, il ne peut pas les ignorer.

- Pouvez-vous me resservir conseiller?
- Ma famille organise une petite fête dans deux semaines, nous feriez-vous l'honneur d'être présent Majesté?
- Difficile à dire. Mon emploi du temps varie énormément, en fonction des besoins du Royaume, mais envoyez moi une invitation et si le temps me le permet je serai ravi de venir.

Non, il n'y ira pas. A mois que son souci d'épaule ne soit plus qu'un souvenir mais cela j'en doute. même moi, je ne peux pas l'approcher. Il le faudra bien pourtant mais je ne suis pas pressée non plus de devoir recommencer. Le voir presque se tordre de douleur alors que je le touche à peine.... Au moins, avec ces pensées, toute gêne à disparu de mon visage.

- Si vous le permettez je vais retourner dans mes quartiers du jour.
Le chargement va se faire de nuit, quelques heures de repos avant d'arriver à destination ne seront pas de trop.

"- Vous avez tout à fait raison, Monsieur le Comte. Nous allons surement faire de même."

- Et si nous allions dîner conseillère?
En espérant que votre père se joindra bien à nous.

"- A moins d'un problème technique de dernière minute, il n'y a aucune raison pour qu'il soit absent."

- Votre Père est présent également? Je n'ai jamais eu la chance de le rencontrer. Que fait-il à bord du vaisseau?

"- Etant mécanicien militaire, il a été appelé pour être formé aux manœuvres de l'Archangel. L'équipage a besoin de se renouveler afin de rester constamment opérationnel sur tous les fronts."

- Eh bien, que de surprises! Vous devez être ravie. C'ets ce que l'on peut appeler une histoire de famille. Permettez-moi de vous accompagner jusqu'au réfectoire afin de le saluer.

"- Si vous le désirez, je vous en prie."

Debout, je reviens me placer aux côtés du Roi avant de prendre la direction du réfectoire. Evidemment, le Conseiller ouvre la marche pour se faire bien voir. Enfin, dans un sens, j'ai hâte qu'il rencontre mon Père. Je me demande comment lui va réagir en le découvrant en fait.

Allez vous asseoir Majesté, conseiller, conseillère, nous allons vous apporter vos plateaux à table.
- Merci soldat.

Même si nous mangeons au milieu des soldats, nous avons malgré tout un traitement de faveur. Enfin, c'est mieux pour le Roi, cela évitera de potentiels soucis du fait d'être trop proche des autres membres d'équipage. Il y a du monde quand même, alors j'espère que tout se passera bien.

Je remercie ce dernier pour avoir tiré ma chaise et me sent soulagée de le voir s'installer à côté de moi. Evidemment, le Conseiller fait la moue mais ne dit rien, se contentant de prendre place en face de moi. Déjà, nos plateaux sont déposés devant nous et je remercie le soldat avant d'en revenir à McFile.

- Quel dommage, nous allons devoir commencer sans votre père. A quoi ressemble t-il?

- Repas militaire, j'espère que cela vous convient.

"- Eh bien, je dirais que nous ne nous ressemblons pas beaucoup. Enfin, il y a un air de famille mais guère plus. Vous comprendrez quand vous le verrez."

- Capitaine Naoki, par ici.

Et d'ailleurs, le voilà qui arrive. J'allais me retourner mais l'expression du Conseiller face à moi m'en empêche. Je rêve où il est en train de se décomposer littéralement? Ça alors, je ne m'y attendais pas. Et déjà, le voilà qui se lève avant de prendre son plateau et de s'excuser en s'inclinant profondément.

- Je viens de me souvenir que l'on m'attend ailleurs. Une affaire des plus urgentes. Je vais devoir vous laisser. Mes hommages, Majesté. Conseillère.

Et le voilà qui prend la fuite. Réellement. Pour le coup, je laisse échapper un soupir de soulagement alors que la main de mon Père vient se poser sur mon épaule avant que son visage ne vienne s'arrêter à ma hauteur. Oh, il semble en colère. je me demande bien pourquoi.

" Le McFile que tu aurais traumatisé, c’est celui qui vient de se lever ?"

"- Eh bien... Oui. Mais c'était un acc..."

" Bah pour la brute, tu repasseras. T'as clairement pas cogné assez fort. "

Pour le coup, on pourrait presque sentir sa voix gronder un peu. Il a du se passer quelque chose entre eux sinon il ne réagirait pas de la sorte. Enfin, j'espère qu'il n’est pas sérieux non plus, je ne compte pas le frapper de nouveau. La place étant libre, mon père vient donc s'y installer en retrouvant son habituel sourire et son aire enjoué.

" Alors, cette visite, qu'en avez-vous pensé Majesté? J'espère que mon petit Lutin ne s’est pas trop emballé. Je sais à quel point il est compliqué de la ramener sur terre une fois qu'elle n'a plus d'yeux que pour ses mécanismes."

Soupir profond de ma part. Oui, il ne changera jamais et même si je l'aime comme ça, par moments, j'aimerais bien qu'il soit un tout petit peu moins... naturel.

- C'était un véritable plaisir de découvrir l'Archangel aux côtés de votre fille, on voit tout de suite qu'elle adore ce vaisseau et qu'elle en connait les moindres recoins.

Maintenant, il le connait presque aussi bien que moi. Mais il est vrai que j'ai un attachement particulier pour ce drôle d'oiseau de métal. Surement que le fait d'avoir presque vécu dessus pendant 6 mois le temps de ses réparations joue aussi un peu. En tout cas, mon père semble ravi d'apprendre ça, son regard passant alternativement du Roi à moi de nouveau.

- L'obliger à faire attention à sa sécurité est tout aussi compliqué face à de belles machines, mais elle a su se retenir pendant la visite. Nous verrons pendant le reste du voyage.

" T'as encore tenté des acrobaties pas possible? Décidément, tu es bien comme ta mère. Fais attention quand même, tu veux bien?"

"- Oui, c'est promis...."

Un léger soupir m'échappe. Oui, je suis comme elle. Mais quand cela vient de sa part, cela prend un autre sens. Je me souviens de toutes ces fois ou c'était lui qui nous veillait, parce qu'elle était absente. Pas pour nous fuir mais parce qu'elle avait été trop loin. Fatigue, blessures et autres, elle n'a jamais ménagé sa peine. Mais je sais que je ne veux pas provoquer ces éclats de tristesses ou d'inquiétudes qu'elle faisait naître sans cesse dans le regard de mon père. Alors, je serais prudente.

- Comment vous avez fait pour faire fuir le conseiller McFile par votre simple présence? J'aimerais vraiment apprendre à le faire.

" Une vieille histoire sans grand intérêt. Il n'était pas encore Conseiller à l'époque et nous avions organisé une soirée en ville, entre soldats. Son insistance à vouloir se rapprocher des demoiselles présentes me l'avait fait gardé à l'oeil. J'ai bien fait. "

C’est drôle, il ne m'avait jamais parlé de cet épisode. Du coup, je suis son récit avec une grande curiosité. Après, j'imagine parfaitement la scène. Mon père n’est pas du genre à intervenir pour rien mais vu comment il en parle, je suis persuadée qu'il n'a pas fait que regarder ce qu'il s'est passé.

" Quand il s'est pris sa troisième gifle pour avoir été trop collant envers ses dames, je l'ai invité à prendre l'air. L'incident aurait du en rester là mais comme Almendra est venue me rejoindre, il a soudain eu très envie de reporter son trop plein d'affection sur ma créature de rêve.
Il a très vite dessaoulé après avoir avoir fini accroché à un rebord de fenêtre une fois qu'il a repris son souffle suite à sa visite éclair aux poissons du ruisseau tout proche."

Mon Dieu! Il n’est pas sérieux, n'est-ce pas? Vu son sourire et son expression, je pense bien que si. Le pauvre, il a du avoir une de ces peurs. Je comprend mieux qu'il le fuit de la sorte, c’est plutôt ce que l'on appelle un souvenir marquant. Et je me retiens de rire en imaginant le Conseiller pendu par son manteau, trempé et grelottant après une telle rencontre.

" Enfin, il ne manque plus que Reed et toute la famille l'aura éborgné au moins une fois.
Je vais chercher mon repas, je reviens tout de suite."

Là, je ne peux plus me retenir. Mais quel tableau, nous allons vraiment passer pour des brutes après. Enfin, peut-être que maintenant il cessera de se montrer aussi insistant à mon égard. J'en connais un que ça devrait ravir. Et je préfère ne pas imaginer les détails de leur échange car je doute que ma mère y soit allée de main morte également. Pour le coup, je le plains. Au moins un peu, sans arriver à cesser totalement de rire pour autant.

"- Pauvre McFile quand même. Il n'a vraiment pas de chance."

- C'est mérité! Ça lui apprendra à se comporter de cette façon avec la gente féminine. Ce n'est franchement pas dur de se tenir un minimum et de comprendre un refus.

"- Il faut croire que "Despacito" ne fait partie de son vocabulaire, c'est tout."

Bon, en même temps, lui aussi par moments il a du mal mais au moins, il a le mérite d'essayer. je n'aurais pas du dire ça mais comme je viens de rire, pour la couleur de mes joues, ça ne se remarquera même pas. Et puis, comme je garde les yeux rivés sur mon Père, tout va bien.

- Au moins maintenant je sais: la prochaine fois je ne me gênerais pas pour lui casser la figure, il cessera peut-être son manège.

"- Je doute que cela soit une bonne idée. Votre image de Roi en souffrirait bien plus que la sienne. Cela n'en vaut pas le coup."

Au pire, quelqu'un d'autre pourra s'en charger à sa place. Non, je ne devrais vraiment pas penser cela, ce n'est pas bien. En même temps, ce n’est pas ma faute s'il est vraiment aussi collant. Je me demande comment il fait pour ne pas encore avoir compris qu'en fait, cela faisait plus fuir les gens que l'inverse.

- Grâce à t-votre père nous allons pouvoir manger tranquillement. Ça tombe bien je ne me sentais pas du tout capable de le supporter pendant tout le repas.

"- Cela nous fera du bien à tous. De souffler un peu."

Et mes doigts viennent vérifier que cette fois, mon bracelet est bien de nouveau dissimulé sous ma manche. Enfin servi, mon Père se joint donc de nouveau à nous et nous invite à entamer notre repas avant que ce dernier ne refroidisse de trop. Ce n’est pas la cuisine du Château mais cela reste bon. Je ne sais pas mais quand ils avaient parlés de rations militaires, je m'attendais à bien pire que cela.

Mon Père me pose quelques questions au sujet des subtilités du vaisseau, auxquelles je rend du tact au tac, sans même réfléchir. L'idée de la dérive du circuit principal, pour maintenir une alimentation minimum du cœur en cas de souci au poste de commandement lui plait même s'il trouve cela compliqué à mettre en place mais il me promet d'y réfléchir également. Entre deux bouchées, il interroge également le Roi sur l'état du Royaume et sa gestion. Aucun sujet sensible, juste de quoi mener une conversation agréable.

Et doucement, la salle commence à se vider alors que les plateaux se terminent. Je sens bien que mon Père traîne un peu et je pense savoir pourquoi. Il me l'a dit, qu'il voulait me parler alors je me doute de ce qui va suivre. Il n'y a plus que deux autres soldats présents, dans un coin de la pièce en plus de nous alors il a sans doute se lancer. Par contre, la façon dont il amène le sujet me pris un peu de court.

" Je sais que sa dernière rencontre avec sa mère s’est mal passée mais s'il vous plait, ne la condamnez pas pour autant. Elle aussi, elle est très maladroite. Mais elle est plus fière, plus têtue aussi. Et terriblement inquiète, encore plus que moi, c’est dire. "

Il ne s'adresse qu'au Roi. Surement parce qu'il sait qu'au fond de moi, malgré tout ce qu'il se passe, elle reste ma mère et me demeure précieuse. Dans un sens, qu'il aborde ce sujet sans se jeter sur moi et de façon aussi calme me soulage un peu. Et puis, il est tout autant concerné que moi par un certain nombre des reproches qu'elle m'a fait.

" Elle l'aime, sincèrement. Et elle regrette sa propre impulsivité mais elle est encore trop touchée pour venir d’elle-même s'excuser.
Je sais qu'elle est en faute, je ne chercherais pas à nier ses erreurs. Je vous demanderais juste une faveur. De ne pas l'empêcher de revenir, le jour ou elle aura enfin compris... "

- Je peux comprendre votre femme, nous devions l'annoncer bien plus vite. Mais nous n'avons pas voulu faire de l'ombre à l'annonce de ma sœur et il s'est passé...
...tout un tas de choses compliquées.

Le regard de mon Père n'a pas manqué la main du Roi qui est venue serrer la mienne mais également ses tremblements et le fait qu'il ait davantage raffermit son étreinte aussi, en accord avec ses mots. Je peux sentir l'interrogation dans son regard. Visiblement, elle n'a pas dû lui raconter tout le contenu de notre discussion. Ce n’est pas plus mal, je préfère qu'il ne sache pas certains détails. Ce n’est pas nécessaire.

- La colère et la fatigue ont pris le contrôle des mots ce jour-là, et elles s'en veulent surement autant l'une que l'autre. Les disputes ça arrive mais... Vous êtes encore tout les quatre, c'est rare à notre époque, jamais je ne me permettrais d'empêcher votre femme de venir voir sa fille. Au contraire je préférerais les aider à se réconcilier, la famille c'est important. Par contre si elle lui fait encore du mal j'interviendrais.

Si ses mots m'ont fait du bien, je ne peux m'empêcher de grimacer à l'écoute de sa dernière phrase. S'il s'était arrêté avant, je suis certaine que mon père aurait pu en sourire mais là, le voilà qui écarquille les yeux, comme frappé de stupeur.

" Du mal? Comment cela? Elle ne peut pas... "

Mis à par le ton, elle n'a jamais rien élevé d'autre face à nous. Alors oui, sa main qui était venue me gifler m'avait fait mal. Mais pas vraiment physiquement. Je préfère baisser les yeux plutôt que d'affronter la stupeur qu'il dégage, mes doigts se serrant également aux siens

- D'ailleurs, avant que vous ne le fassiez à nouveau par accident, sachez que votre fille est blessée au sternum.

" Au sternum, mais comment ?
Tu n'étais pas sérieuse, n'est-ce pas? Ce que tu as dit, ce n'était pas ... ?"

De nouveau, je préfère le silence et la fuite. Il ne faut pas qu'il sache. Je ne voulais déjà pas lui dire à elle, cela m'a échappé sous le coup de la peur et de la douleur qu'elle avait provoqué. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Et finalement, la pression de la main du Roi sur la mienne fini par reporter mon attention sur lui.

- Nous sommes en dehors du château, je tiens debout, j'arrive à parler... et surtout je ne suis pas en pleine panique. Je crois qu'on peut enfin l'annoncer non? Tu es toujours d'accord? Comme ça après... nous pourrons inviter toute ta famille à dîner au château?

Un dîner, au château? Avec ma famille? Oui, c’est ce qui me choque le plus dans ses paroles car il n'avait évoqué cette possibilité avant. Et avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, mon père repasse à l'attaque.

" Kalicko, réponds-moi !
Tu t'es fait tiré dessus ? "

"- Oui ?!"

Je ne sais plus à qui m'adresser. Pour le coup, ma réponse est valable pour tous les deux. Oui, je me suis faite tirer dessus. Et oui, je suis toujours d'accord mais actuellement, j'avais que je ne sais plus trop ou donner de la tête.

" Tu es allé voir le médecin, au moins? Tu te soignes, ce n'est pas si grave que cela quand même, hein? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant? Si j'avais su, je n'aurais pas... Et ta Mère non plus...
Pourquoi n'as-tu rien dit ?"

"- Je ne veux plus... y repenser. C'est tout."

" C'était vraiment... si horrible que ça?"

Je ne réponds pas mais je serre les dents et détourne le regard. Tu n'as pas la moindre idée de ce qui s’est passé et je ne veux pas que tu saches. Nous sommes bien assez de deux à faire des cauchemars à cause de tout ceci, c'est amplement suffisant. Evidemment, après m'avoir ainsi dévisagé, il se tourne vers le Roi, de plus en plus inquiet. Oui, je n'ai rien dit mais, à quoi cela aurait-il servi. Maintenant, c’est terminé, c’est tout ce qui compte.

" Ça va aller, ma chérie...  "

Et déjà, je me sens soulevée avant de me retrouver... Assise sur les genoux de mon père. Comme quand j'avais 5 ans. Et bêtement, je viens me caler contre lui en respirant profondément. Oui, ça va aller. Mais je me sens malgré tout un peu idiote. C'est pour lui que ça a été le plus dur alors qu'encore une fois, c’est moi qui me fait consoler.

- Elle a vu un médecin, tout va "bien" il faut juste.... un peu de temps.

Même si cela le rassure, ça ne suffit pas à le calmer pour autant. Alors, il vient me prendre contre lui, sur ses genoux, quand lorsque que j'étais petite. J'apprécie ce contact, à la fois rassurant et chaleureux, même si je voudrais grogner un peu. Je ne suis plus une enfant, il devrait le savoir. Mais en cet instant, j'accepte, de le redevenir un peu. Parce que j'en ai besoin, même si je ne veux pas l'admettre.

" Un soir sur le bord du chemin
Il y'avait une étoile
Je l'ai ramassé

Elle m'a souri au creux des mains
Comme si c'était normal
Je crois qu'elle m'attendait

Je l'ai prise avec moi
J'entends souvent sa voix

Allez, à ton tour.... "

Sa voix devenue étrangement douce quand il chante, comme à chaque fois, me berce et vient doucement me faire sourire. Cette chanson, il ne l'a pas choisi par hasard. Et il n'imagine pas à quel point elle convient aussi à ce qui s'est passé dans un sens. Et si j'hésite un peu malgré tout, je viens quand même chantonner la suite.

"- Tant que je peux je t'éclaire
Ouvre les yeux
Il y'a tant de choses à faire

Puisque tout est éphémère
On peut faire mieux
Pas le moment de se taire !"

" La vie c'est gratuit, ça va sans dire
Tu devrais te resservir
Tant qu'on éclaire on espère"

Mes doigts sont revenus se tendre pour chercher ceux de Kougami lors que mon regard vient chercher le sien également. Je souris, doucement apaisée par la chanson que mon Père continue de chanter. Et bien sur, il n'a pas raté mes gestes. Alors, il vient doucement levé le bras, le passant dans le dos du Roi pour déposer sa main sur son épaule droite, la tapotant doucement au passage. Il a compris, il accepte aussi qu'on ne lui dise pas tout même si cela le contrarie mais il fera avec.

" Et dire que j'avais déjà deux sacrés garnements, tu ne vas pas me faciliter la tâche, toi non plus. "

Euh,... C’est le Roi quand même, tu es au courant? Visiblement, il s'en moque. Et sa main qui vient cette fois lui ébouriffer les cheveux comme il le fait si bien avec moi manquerait presque de me faire rire pour le coup. Pour une fois que c'est moi qui me moquer de lui dans ses conditions.

- Désolé?

" Y a pas de mal, mon garçon. "

Oui, si tu ne l'avais pas encore compris, tu fais déjà partie de la famille et ce depuis que je leur ai dis au Château. Lui aussi sourit sincèrement à la fois amusé par nos réactions et par la situation. C'est pas tous les jours que l'on peut se moquer, même gentiment, de son Roi quand même.  

- Je ferai de mon possible pour ne pas vous causer plus de soucis.
Et pour prendre soin de Kalicko, évidemment.

" J'y compte bien. De toute façon, tu sais ce que tu risques sinon...  "

Faux regard un peu sévère avant qu'il ne se remette à rigoler en libérant le Roi de son étreinte. Oui, il s'est déjà occupé du cas de McFile et maintenant qu'il nous l'a raconté, il ne pourra pas dire qu'il n'est pas au courant. Enfin, je doute que mon Père fasse vraiment le poids face à Kougami mais cela pourrait être amusant malgré tout. Enfin, seulement à imaginer.

- Nous devrions aller nous préparer, l'Archangel ne devrait plus tarder à atteindre sa destination.

" Sa Majesté a raison, mon Cœur. Il va falloir que j'y retourne aussi alors... Je vous la rend. "

Carrément, même. Au lieu de me déposer sur ma chaise, il vient m'installer sur ses genoux avant de venir m’embrasser sur le front en venant lui offrir une dernière tape dans le dos et de s'en aller en souriant franchement. Mais il prend bien soin de refermer la porte du réfectoire à présent vide mis à part notre présence. Et si mon regard l'a suivi tandis qu'il nous laissait, il revient chercher celui du Roi, mi-gênée, mi amusée.

"- Je crois qu'il t'aime bien. "

Oui, complètement idiot comme remarque mais c'est tout ce que me vient en cet instant. Et je laisse mes doigts passer dans ses cheveux pour le recoiffer un peu quand même. Il est le Roi, il a une image à préserver malgré tout. Voilà, comme ça, ce sera mieux.

"- On y va aussi? "