- Wouaw.
Mienne
"- Eternellement..."

Les doigts encore crispés sur sa peau, je remercie le code de venir déjà effacer toute trace de ma perte de contrôle. Mon corps ne danse plus mais ne quitte pas le sien pour autant, encore électrisé de sa simple présence. Mes lèvres trouvent les siennes pour simplement s'y déposer, avec une délicate légèreté avant de laisser ma tête retrouver sa place, calée au creux de son cou. Et ce son qui lui échappe, si doux et profond, je pourrais presque le sentir résonner directement dans mon ventre.  

"- Encore 5 minutes... "

Dans ses bras, je n'ai pas froid. Peu importe la température de la couverture, celle du lit ou de dehors. Il est là et cela me suffit. Même si a terme, ma peau ne semble pas tout à fait d'accord avec ce point, se mettant un peu à frissonner. La fatigue, sans aucun doute. 

Encore bercée par le chant de son coeur, je me suis endormie sans mal auprès de lui. Au réveil, après avoir grignoté en raison de l'heure tardive nous sommes retournés dehors jouer dans la neige avant de rentrer profiter de la douceur du chalet. En se compagnie, c'est simplement parfait. Une douche, un peu de danse, de la lecture, des discussions légères. Je regrette de ne pas avoir emmené l'album, il aurait pu le remplir aussi, au calme.

Un diner copieux pour le coup me fera du bien avant de venir profiter de la nuit dans ses bras. Le sommeil m'emporte avec une facilité déconcertante, me gardant captive de ses limbes de longues heures. Je devais être plus fatiguée que je ne l'aurais cru. Et puis, je me sens émerger doucement, sans sensation d’urgence ou autre alors, je crois que mon esprit en profite pour grappiller encore quelques instants de répit.

A moitié éveillée, les yeux encore clos et le souffle profond, je perçois du mouvement et vaguement comme des paroles, que je ne comprends pas. Des caresses sur mon ventre me tireront un sourire avant que je ne termine de connecter ma tête avec la réalité. Et si je cherche un instant Kougami du regard, je devine sans mal sa présence enfouie sous la couette.

- Tu sais, je pensais que tu étais une fille, à te lever super tôt comme ta maman, mais aujourd'hui tu traînes comme moi, alors t'es peut-être un petit gars finalement.
"- Mmm... ça se défend..."

J'ai encore besoin de quelques instants pour finir d'émerger mais les mots m'ont échappés. Est-ce que je me suis posée la question? Oui, bien sur. Mais pour moi, bêtement, ce ne peut être qu'un Shinya. Après, il est vrai que depuis que Monica nous a appris qu'il s'agissait d'un garçon pour elle, Agathe ne cesse ne comparer nos symptômes et elle pencherait aussi pour une fille dans mon cas. Contrairement à ma famille, qui mise sur un garçon. Comme la majorité du peuple, d'après ce que j'ai compris.

"- Tu comptes participer aux paris, toi aussi ?
Au fond, rien ne t'en empêche."

Question stupide mais après tout, pourquoi pas ? Je ne dois pas encore être totalement réveillée moi. Je remue un peu, m'étirant doucement en soufflant profondément. Pas de coeur serré, de souffle court ou de sensation de tournis. C'est tellement rare ces derniers temps que je n'ai aucun scrupule à en profiter. Une de mes mains glisse doucement sur mon ventre, en contact avec la sienne avec un sourire tendre avant que je ne vienne demander en bâillant légèrement.

"- Je dois me rendormir pour vous laisser terminer votre discussion ? Ou je peux écouter aussi ? "

- Hmmm.... Seulement si tu participes aussi et si on pari quelque chose d'intéressant!

Parier quelque chose d'intéressant ? Pas que je méfie mais avec lui, je me pose quand même la question. Je veux bien participer mais honnêtement je ne vois pas du tout quoi parier alors, je laisse l'idée de côté pour le moment. Au pire, il la relancera si vraiment il en a envie. Mais du coup, je dois les laisser terminer leur conversation ?

- Tu peux écouter et même participer.
Mais.... Je crois que ce petit-être ne nous écoute pas: s'il était réveillé, tu serais déjà entrain de courir vers la salle de bain, non?
"- C'est la neige qui l'a fatigué alors il se repose aussi."

Quoi, comment ça je n'en sais rien ? Cela semble pourtant parfaitement logique. Il a bien joué dans le froid et après avoir réchauffé, il somnole pour mieux se préparer à y retourner. Et du coup, il garde ses forces sans m'en faire baver. Les rares fois ou j'ai pu être débarrassée des nausées, ce fut ici alors il y a forcément un lien. Je suis sure que c'est la neige !

- Ou alors, il est trop captivé par ma voix pour t'embêter... Tu crois que c'est possible?
"- Ca se pourrait."
- Il va falloir que tu trouves un moyen de me répondre, petit Shinya, qu'on soit fixé. Et, non, pas de nausées! Avant même que tu y penses. Ça c'est non, non et encore non!

Mon sourire se fait plus marqué et un début de rire m'échappe même un peu alors que ma main contre la sienne vient aussi noter cette douce sensation sous ma peau. Comme des bulles venant éclater juste au niveau de nos paumes, qui viennent déclencher une montée de larmes à mes yeux, sans trop savoir pourquoi.

"- Je crois qu'il... t'entend et... te répond...."

Il bouge. Il réagit. Il est vivant, réellement. Ce n'est pas que j'en doutais mais hors l'examen avec le médecin, je ne le vois pas. Là, je le sens alors forcément, cela me tout drôle. Est-ce que je l'avais déjà senti avant ? Peut-être un soir, vaguement. Mais là, je décale un peu nos mains et la sensation des bulles recommence, les ayant suivi alors, je ne peux pas en douter. Il se manifeste vraiment, faisant tout seul rouler quelques larmes de joie sur mes joues.

"- Il ... bulle, c'est... tellement... "

Etrange et léger que j'ai peur aussi de me tromper. Mais il a bien suivi nos mains, ça je ne l'ai pas rêvé. Allez, respire Kalicko. Est-ce qu'il le sent aussi ?

- Il bulle? Comment ça il bulle? Ce n'est pas juste, je n'ai rien senti!

Vraiment ? Pour le coup, je trouve cela dommage même si au fond, cela ne m'étonne pas tant que cela. Même pour moi, cela reste léger. La preuve, j'ai déplacé nos mains pour m'assurer d'avoir bien senti. Je me laisse basculer sur le dos tandis que Kougami viens parcourir mon ventre à la recherche de cette sensation étrange qu'il fait renaître de nouveau, une fois, en s'arrêtant un peu sur le haut de mon ventre. C'est terrible, à chaque fois les larmes montent toutes seules, comme en échos à la réaction de mini-nous.

- Se lève tôt, est accro à la neige, se calme avec ma voix et en plus a une force de fée? Plus de doute, je pari sur une fille! Grrr....
"- Et tu parie quoi, du coup ?"

So grognement agacé me tire malgré tout un léger rire, un peu chamboulé par tout ce que je ressens en cet instant. Une fille alors ? L'idée semble lui plaire en tout cas. J'aime bien sa réflexion en tout cas.  

- Je vais te mettre à la danse, comme ta mère, pour te muscler. Comme ça, bientôt, moi aussi je pourrais te sentir bouger parce que là, c'est franchement pas juste!
"- Il naitra bien avant que je ne sois musclée. Ce serait déjà fait sinon."

Parce que cela fait un moment que nous dansons ensemble et je n'ai pas vraiment pris de force pour autant. Et puis, si c'est pour qu'il finisse pas taper plus fort, non merci. Les bulles, c'est amusant et agréable mais je n'ai pas envie de prendre ds coups non plus. Surtout que visiblement, je n'aurais pas le choix.

"- Et puis, ne lui donne pas de mauvaises idées. La nausée, c'est suffisant. Et si elle peut s'arrêter, je veux bien un répit avant qu'il ne bouge de trop ou trop fort."

Après, même si c'est idiot, j'aimerais bien qu'il puisse le sentir aussi. C'est si doux, si surprenant aussi. Et puis, j'aimerais le partager avec lui; Alors, juste un peu plus fort, mais pas trop quand même. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, Monica ne nous a encore pas parlé de cela. Est-ce qu'elle sent son fils bouger sous sa peau? Et en parlant de fils, mon regard vient retrouver celui de Kougami, encore un peu embué.  

"- Mini-nous est déjà aussi capricieux que toi, quand il me force à me lever même si je ne le veux pas ou à ne manger que ce qui lui plait et en grande quantité. Il est également du genre jaloux et possessif, me rappelant sans cesse qu'il est là et qu'il ne veut pas qu'on l'oublie, sans oublier un brin frileux et accro à la chaleur, de la cheminée ou de la notre. Et ça, cela vient de toi ! Il a donc toutes les chances d'être UN sale gosse."

Mon amour de sale gosse. Comme son père. Et ma main vient passer de mon ventre à la tignasse du principal intéressé avec un regard terriblement tendre à cette pensée.  

- Tu t'es musclé, tu as vu tes jambes? Je n'ai pas dis que tu étais devenue un gros tas de muscles comme moi, mais tes jambes se sont affinées au fil de nos danses. Bien plus qu'en restant sous l'établi de l'horlogerie.
Et ce n'est pas une mauvaise idée! Je veux juste sentir les bulles aussi!

D'accord. Dans ces conditions, je veux bien. Mais juste un peu. Honnêtement pour mes jambes, je vais le croire sur parole et puis, ce n'est pas comme si j'étais toujours la dernière au courant lorsque quelque chose me concerne. Enfin maintenant, à mon tour de lui faire la démonstration de mes réflexions au sujet de mini-nous, que je parie au masculin.

- Capricieux, jaloux, possessif, frileux, accro... Wouaw! J'ai toutes les qualités du monde!
"- N'est-ce pas ?"

Son rire est contagieux et me contamine sans mal. Ma main joue toujours dans ses cheveux alors qu'il se redresse pour venir m'embrasser tout en délicatesse, faisant papillonner un instant mon coeur.  

- Naaaan, il faut que ce soit une fille en fait. Pour que je reste ton unique sale gosse!
"- Ahahahaah !"

Celle-là, j'avoue que je m'y attendais pas et pour le coup, je ne pourrais pas retenir mon rire. En même temps, ce genre de remarque lui correspond tellement. Rester mon unique sale gosse, hein ? Mais il le sera toujours, puisqu'il est éternel. Ses lèvres retrouvent les miennes pour une danse plus profonde et sensuelle, venant me laisser presque à bout de souffle pour le coup.

- Petit-déjeuner et jeux dans la neige? Mais dans cinq minutes!
"- D'accord."

Pour les deux. D'abord retrouver la chaleur de sa peau et le contact de ses bras. Mine de rien, c'est mini-nous qui en a profité ce matin et pas moi alors chacun son tour. Un soupir d'aise profond m'échappe une fois calée contre lui, dissimulée sous la couette. Et si les 5 minutes s'attarderont volontiers, ce sera de nouveau mini-nous qui viendra se manifester pour me tirer du lit.  

"- Je crois que mini-nous a faim. "

Toujours pas de nausée mais l'estomac qui se met à grogner et une sensation de crampes qui vient se réveiller dans mon ventre. Que je n'aime pas du tout. Alors, même si je grogne un peu de devoir quitter cette place ou je me sentais si bien, je viens me lever doucement malgré tout.

Et une fois à table, je dévore littéralement le petit déjeuner. Toi aussi, tu veux prendre des forces pour jouer dehors ? Je ne t'en voudrais pas mais quand même, qu'est-ce que tu avales toi. Je me demande de plus en plus ou il met tout ça. Même si mon ventre s'arrondit, je n'ai pas pris tant de poids que cela. Enfin, pas encore. Je crois.

"- Concours de bonhomme de neige aujourd'hui, tu veux bien ? "

Comme ça, je profite de la neige sans trop me mouiller et donc, je peux traîner plus longtemps. Comme on a déjà bien profité du réveil, ça se tente aussi non ?