Le survol du Royaume se fera à vitesse réduite, pour ne pas risquer d'alarmer qui que ce soit, avant qu'une fois sorti de son périmètre de sécurité, Kougami ne vienne pousser sa machine pour nous permettre de rejoindre au plus vite notre destination. Même si j'ai bien dormi, je sens mes paupières papillonner doucement durant le vol. Bercée par le ronron de sa machine et sa chaleur proche, je comate plus que je ne suis réellement le trajet. Je suis simplement bien là. Tellement.

- Au fait.... Avant que tu ne te remettes à ne serait-ce que l'imaginer: ton ventre ne me dérangera jamais. J'adore le voir, j'adore le caresser, et pour me déranger en étant sur mes genoux il faudrait au moins trois Kalicko.

Ca, je crois que j'avais compris. Il vient même lui parler alors c'est dire. Enfin, je sais bien que ce n'est pas à mon ventre qu'il s'adresse réellement, plutôt à mini-nous caché derrière. Mais au final, le résultat est le même.

- Toi... Il te gène?
"- Moi ? Eh bien... Non... oui... enfin..."

Rha, mais qu'est-ce que c'est que cette question piège ? J'ai piqué un fard avant de baisser le nez, ou mon regard ne peut logiquement tomber que sur mon ventre. Mes doigts viennent doucement passer dessus aussi, pour mieux ressentir sa forme de plus en plus rebondie avant que je ne parvienne à répondre un peu mieux.

"- Je n'ai pas l'habitude... c'est différent et... j'ai l'impression qu'à chaque fois que je le regarde ou le touche,... ca a changé alors, ..."

Et puis, il y a aussi ses sensations un peu étranges qui commencent doucement à se manifester. Alors, je ne sais pas trop. Surement que comme toujours, je me pose trop de questions. Enfin, je garde un léger sourire sur les lèvres avant de laisser mon regard revenir observer le paysage qui se fait de plus en plus blanc à mesure que nous approchons.

"- Ça va vite mais... C'est si long en même temps... Ça me perd un peu, je crois. "

Il ne m'en fallait déjà pas forcément beaucoup pour être secouée avant mais là, c'est encore pire. Les hormones, les nausées, la fatigue, le corps qui change, les fringales, les 'envies soudaines', les larmes, les interrogations aussi... Il y a tellement de choses en même temps.

"- Peut-être que je devrais trouver un livre moi aussi, en rentrant."

- Hm, c'est une bonne idée. Tu devrais pouvoir en trouver tout un tas dans la bibliothèque du château. Après tout... Tu ne dois pas être la première femme enceinte de la famille royale à se poser des questions.

Je suis surtout loin d'être la première femme enceinte tout court. Après, il ets vrai que pour le moment, je me suis beaucoup tournée vers Agathe, Monica qui est dans le même cas que moi ou encore vers le médecin du Chateau mais me renseigner aussi un peu toute seule, de moi même, c'est peut-être juste ça qui me manque en fait.

- Au lieu de voir ce qui change tout doucement, pourquoi ne pas voir ce qui ne change pas? C'est toujours ton ventre, et c'est la chambre de mini-nous pour encore de longs mois. C'est juste qu'il l’agrandit parce qu'il grandit, et peut-être pour avoir plus de place pour jouer aussi. Peut-être même qu'il danse à l'intérieur!
C'est toujours chaud et s'il n'y avait pas tes vêtements, ce serait toujours doux aussi. Ça ne change pas.

L'idée de la danse dans mon ventre me tire un léger rire pour le coup. Et si je comprend qu'il puisse avoir besoin de place, juste qu'il agrandisse doucement alors ? Mes doigts se sont naturellement enroulés entre les siens lorsqu'il vient les déposer sur les miens et je rougis un peu à ses derniers mots. Tout chaud, tout doux. Oui, ça ne change pas. Tout comme sa présence à mes côtés.

- RAAAHH !!! C'est malin! Maintenant j'ai envie de me poser et de t'embrasser alors que le chalet est encore loin. Tssss....
"- Ahahahaha !!!"

Ce n'était surement pas la réaction appropriée mais là, c'est sorti tout seul. Entre son ton, son sourire et ses doigts dans les miens, il râle vraiment pour le plaisir en fait. Enfin, ça fait du bien aussi et je me cale un peu plus contre lui avant de profiter du reste du voyage. S'il en avait vraiment envie, il le ferait, tout simplement. Et pour l'aider à patienter jusqu'au chalet, je viens juste l'embrasser un instant. Comme une promesse.  

"- Rassure-toi, on ne bouge pas de là. "

A mesure que nous nous rapprochons, la neige se fait plus présente et mon regard ne quitte plus les écrans, à la fois curieux et enthousiaste. Je n'ai toujours pas repéré le trajet, simplement noté parfois au loin la silhouette de la dragonne verte. Eux aussi sont toujours avec nous, à leur façon, en protecteurs discrets et silencieux. Et le ciel qui se fait plus bas aux abords de notre destination ravive mon impatience.

"- Regarde, il neige ! "

- Et bientôt nous jouerons sous les flocons. Mais pas trop longtemps.
Surtout dans ces tenues...
"- Rhoumpf !"

Mais elle est très bien ma tenue. Et puis, il ne risque pas d'avoir froid, lui. Il est sous ma peau, dans mon ventre, sous mes vêtements, mon manteau et accessoirement ses mains à lui aussi. Avec tout ça, je ne vois pas ce qui pourrait lui arriver. Et puis, les flocons ne sont intéressants que pour pouvoir jouer avec. C'est joli à regarder mais ce n'est pas assez. En plus, le chalet apparaît enfin et ce dernier est encore plus enneigé que lors de notre voyage de noce. Et maintenant que j'y pense, il était déjà là aussi et il va très bien alors, c'est qu'il a aimé ça également.

Le cockpit n'est pas ouvert que je suis déjà debout, prête à descendre. Bon, j'attendrais l'aide de Kougami quand même pour rejoindre le sol. C'est fou ce qu'un MS peut déplacer comme neige. Pourtant, cela aurait fait un super matelas d'atterrissage depuis les commandes de sa machine.

- Nous sommes arrivés, ma reine.

Enfin ! Et ma main dans la sienne ne m'empêchera de pas de sautiller plus que je ne marche réellement. Presque toute la neige a été fondu/soufflé par les réacteurs sur la zone d'arrivée mais autour du chalet, il y en a presque jusqu'à la hauteur des fenêtres, je le vois sur l'arrière du bâtiment. Et je rêve ou cette particule GN est juste devant mon nez ?  

"- Reste là, toi ! "

Mais, je l'avais ! J'en suis certaine. Comment a t'elle fait pour s'échapper d'entre mes doigts ? Et en plus, ses copines me narguent en venant continuer de se pavaner devant moi. Mais maintenant, je suis deux alors, j'ai deux fois plus de chance d'y arriver. Aussi, je me met en tête de parvenir à en attraper une pour de bon. Avant Kougami ! Comme ça, je serais la première à réussir. Mais rien à faire, à chaque fois que je suis sur le point d'y arriver, elles disparaissent purement et simplement. Et il me faudra au moins 5 bonnes minutes avant de finir par abandonner cette quête irréaliste.

"- Mauvaises joueuses. "

- Tu parles de toi? C'est toi qui n'y arrivent pas?
"- Mais elles ne font aucun effort !"

D'ailleurs, j'ai bien vu que tu avais essayé aussi sans plus de succès alors, ce n'est pas la peine de te moquer, tu ne fais pas mieux. En rentrant, je me pencherais sur le fonctionnement plus en détail et ces réacteurs et je trouverais un moyen. Il y en a forcément un.

- J'autorise le lancé d'une dizaine de boules de neige! Après, je t'embarques au chaud.
Qui sait, peut-être qu'avec l'aide de mini-nous tu arriveras à viser!

Je me permet de lui tirer la langue avant d commencer à venir préparer quelques munitions. La neige est si légère qu'elle se laisse façonner toute seule et pour le coup, je prend plus de plaisir à faire des boules de neige qu'à les lancer. La preuve, il faudra qu'il lance les hostilités pour que je me rappelle que je devais le viser. Maintenant, plus de quartier.

- Tu t'en sors?
"- C'est toi qui ralait que je ne devais pas prendre froid et c'est toi qui me transforme en bonhomme de neige, il faudrait savoir ce que tu veux, à la fin. "

En tout cas, mon sourire ne diminue pas alors que je viens tenter de l'atteindre. Je l'ai frôlé deux fois, touché une seule avant de changer de technique. Je n'ai plus que deux boules de neige et je sais que la fin du temps imparti approche alors, je les cache assez pour ne pas qu'il les repère avant de faire mine de rentrer de moi-même. Et dès qu'il est assez proche, je me jette dans ses bras avec mes munitions. Là, je ne peux pas l'avoir raté.

"- Je ne sais peut-être pas visé mais je t'ai eu ! "

- Je t'ai eu aussi. Maintenant, on va devoir rentré et, surtout, maintenant, tu vas devoir me réchauffer.

Même si je serais bien restée encore dehors, son sourire et ses bras me portant sont assez agréables pour me permettre de ne pas grogner. Encore une fois, je ne passerais pas le seuil par moi-même mais dans ses bras avant d'être déposée une fois la porte franchie, pour le laisser verrouiller derrière nous. Mon regard parcourt les lieux, trouvant l'ambiance du chalet plus douce encore que dans mes souvenirs. Sans doute les tons chauds avec le jeu de lumière du soleil depuis l'extérieur.

- Enlevons tout ça avant d'en mettre partout.

J'obéis docilement, venant retirer mon manteau avant d'ôter mes chaussures sans me presser particulièrement. Un frisson m'échappe alors que les flocons de mes cheveux glissent dans mon cou, venant me surprendre un peu. Aussi, je viens secouer un grand coup ma chevelure afin de me séparer des gouttes gênantes. Voilà, c'est mieux comme ça.

"- Tu ne vas pas t'installer devant la cheminée ? Toi qui voulais tant rentrer, il fera meilleur là-bas que dans l'entrée, non ?"

Encore en train dégager mon visage, je remarque seulement son sourire et son regard. Evidemment, je sens déjà le rouge remonter à mes joues avant de détourner le regard et de venir m'installer devant l'âtre. Je n'avais pas forcément froid mais le fait de me retrouver devant les flammes me fait du bien malgré tout.

"- Il fait bon ici, vraiment. Même l'odeur du chalet est agréable.
Tu n'auras surement pas besoin de moi pour te réchauffer du coup."

Il ne faut que le temps à Kougami de finir de se débarrasser de son t-shirt avant de venir me rejoindre devant la cheminée. Ses bras venus m'envelopper pour laisser ses mains se déposer sur mon ventre, je m'appuie un peu sur lui, me calant au mieux auprès de lui, alors que déjà, son nez se promène de mes cheveux à ma peau.

- Oh que si, j'ai besoin de toi. Cette cheminée ne peut pas réchauffer mon cœur, il n'y a que toi qui le peux, et il a eu si froid à la Cité... Loin de toi, loin de tes bras, loin de tes baisers...

Je sens mon coeur faire un bond à ses paroles alors que son souffle chaud me tire un léger frisson. Si la chaleur monte à mon visage, cela n'a rien à voir avec les flammes qui dansent devant nous, je le sais bien. Je le sais tout cela pourtant, ce n'est pas nouveau mais de l'entendre le dire de nouveau, maintenant, cela fait toujours son petit effet.

"- Juste moi..."

Bêtement, je crois que c'est aussi ce mot-là qui me fait le plus plaisir. Je sais que je suis 'deux', qu'il y a mini-nous avec nous mais là, même si ses mains sont venus le trouver au départ, c'est moi qu'il réclame. Rien que d'y penser, je sens mes yeux commencer à se mettre à briller doucement d'émotion. Allez, on respire un grand coup avant de se tourner tout doucement, pour venir lui faire face et venir déposer mes doigts au niveau de son coeur, avec un grand sourire.  

"- Je vais bien m'occuper de toi... C'est promis."

Volontairement, mon regard évite le sien pour se fixer sur mes doigts et sa chaîne, à présent plus légère. Il a toujours ses plaques avec lui mais plus l'alliance de ses parents. Par contre, il a la mienne sur le torse, comme ma main est posée sur sa peau. Je relève un peu la tête avant de venir me jeter contre ses lèvres et l'embrasser avec ferveur. Parce que j'en ai envie, c'est tout. Je veux sentir son coeur qui s'emballe au même rythme que le mien alors, je fais tout pour. Et déjà, mes mains viennent s'agripper à son cou et à ses épaules pour me rapprocher de lui. Avant de le lâcher, le souffle un peu court, et de reculer d'un pas. Le temps de venir faire disparaître mon haut à mon tour.

- Grmm.... Reviens là,

Non, pas tout de suite. Parce que mon haut ayant rejoint le sol, j'ai encore mon soutien-gorge à retirer. Et ce dernier sera à peine détaché que ses mains auront retrouvées toutes seules le chemin de ma peau, me laissant juste le temps de me séparer de ce vêtement avant que ses lèvres ne reviennent prendre leur quartier dans mon cou.

- Lily... Ma Lily... Ma Lily adorée...
Laisse moi t'aimer...