Mission d'exploration (suite) : à la découverte du passé sombre

"Comment peut-on commander une telle chose à distance ?!"

"On va le laisser là, de toute façon il n'est pas transportable... Fouillons la colonie à la recherche de chose que nous pourons transporter.... C'est un peu frustrant tout de même..."

"Une vraie mine d'or, bien qu'une grande partie soit hors d'état, je pense qu'on a jamais autant trouver de matériel en une seule fois. Des câbles, des filins, des outils, des armes... Il y a vraiment de quoi faire. Le mieux serait de dresser un campement en attendant que les renforts nous rejoignent."

Frustrant ? C'était le mot.

"Cette chose n'est peut-être pas commandée... Je veux dire que c'est peut-être quelque chose qui vient du passé et qui continue sa mission automatiquement. Enfin, je n'en sais rien en fait..."

Non, ça ne collait pas. Les machines étaient en trop bon état, elles n'avaient pas l'air d'antiquités se mouvant de leur propre volonté. Niimi grimaça en songeant que leur propre machine allaient bien avoir besoin d'une bonne maintenance. Les petites avaries se multipliaient sur le Nu Gundam et même si pour le moment il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, il allait quand même falloir faire attention.

Suivant les instructions d'Adrian, elle partit fouiller également la barge stellaire. Beaucoup de vieilleries, de pièces mécaniques inutilisables et de circuits grillés. Pourtant, elle put aider Adrian à mettre la main sur quelques pièces rares, certaines encore dans leur emballage aux caractères indéchiffrables. Poussant un peu plus loin, Niimi explora ce qui avait du être une partie du quartier de l'équipage, trouva quelques tablettes aux écrans fissurés et inutilisables et, pour la première fois, des restes humains. La jeune femme respira lourdement, conservant son calme... Voir ainsi des restes humains n'avaient rien d'agréable. Un bruit de couinement attira son attention et elle vit un rongeur détaler puis disparaître dans une fissure du mur. Au moins, certains avaient du se faire un festin depuis les décennies que les corps humains étaient là ! Dans un tiroir entrouvert, elle trouva un carnet en papier couvert de caractères... Un vrai trésor !

La jeune femme l'ouvrit immédiatement et commit une erreur stupide, mais difficilement évitable vu son ignorance : la majeure partie des pages se désagrégèrent sous l'effet du temps et de la brutalité du geste. Soupirant, Niimi glissa les restes du carnet dans sa combinaison. Il allait falloir être plus prudent.

Elle finit par rejoindre Adrian à l'extérieur.

"Bonne idée de s'écarter, il ne vaudrait pas que ça nous tombe sur la tête... Malheureusement c'est impossible d'en explorer plus sans le déposer au sol et ouvrir la coque. Le tir de la machine adverse a fait fondre les accès au reste des coursives. Mais..."

Elle hésita, puis sortit le petit carnet découvert. La couverture avait du être bleu ciel à une lointaine époque avec un symbole rond dessus. De même, elle était bizarrement rigide, comme plastifiée.

"Malheureusement le contenu n'était que poussière, mais il doit y avoir quelque pages exploitables encore."

Quoi qu'il en soit, la jeune femme aida Adrian à monter un campement, puis monta dans sa machine pour profiter de l'éclairage de bord et voir ce qu'elle pouvait décrypter de ces quelques notes du passé. Et encore une fois, elle fut déçue. L'alphabet ne lui était pas inconnue si bien qu'elle pu interpréter le peu du document restant : rien d'historique, rien de scientifiques non plus. Ce n'était rien de plus que les restes d'un manifeste d'embarquement mentionnant des caisses et leur contenus ainsi que leurs destinations, situées sur Terre ou dans l'espace. Rien d'exploitable pour eux aujourd'hui, donc.

Forte de cette non-information, Niimi rejoignit Adrian pour lui expliquer de quoi il en retournait. Peut-être le chef d'équipe serait-il plus intéressé par cette prouesse de traduction.

"Attends... tu arrives à lire cette langue ? Je veux dire... nous pouvons reconnaitre l'alphabet, puisqu'on utilise un sensiblement similaire, mais tu comprends les mots de ce carnet ? C'est impressionnant !"

"Dis moi.... Nous avons des cartes, avec des repaires. Mais, je suppose que ces lieu dans l'ancien temps avait des noms... tu en connais quelques uns ? Comme le nom du lieu ou se trouve la cité par exemple !"

"Excuse moi, mais j'ai toujours aimé apprendre... Je ne viens pas de l'endroit le mieux fréquenter de la Cité, contrairement a ce que Shinn pense, et je m'en suis sorti grâce à l'étude. J'aime savoir des trucs ."

"Et bien..."

La jeune femme rougit légèrement devant l'enthousiasme d'Adrian.

"Je ne pensais pas que tu y verrais une si grande découverte."

Niimi s'assit sur une chaise de camps près d'Adrian qui avait allumé un feu et installé un bivouac pendant la traduction du document.

"Pour les cartes, il faudrait voir si elle valent toujours quelque chose... Si elles viennent du passé, le paysage et les territoires ont du beaucoup changé. Je... je ne suis pas experte et je ne voudrais pas anéantir tes espoirs mais rappelle toi du gigantesque cylindre, la colonie. Maintenant, visualise bien que ce n'est qu'une fraction de la colonie. Du moins, ça l'était dans mes rares souvenirs."

Au moins, elle parvenait à se rappeler son lointain passé avec plus de précision. Et ce n'était pas forcément joyeux. Mais ça, Adrian n'avait pas besoin de l'entendre maintenant...

"Maintenant, tentes d'imaginer le choc, l'incroyable puissance d'une colonie entière s'écrasant à la surface de la Terre. Tu visualises ? ... Je doute que les anciennes cartes ne puissent nous apprendre beaucoup plus actuellement... Ceci dit..."

Elle se pencha, saisit un couteau d'un kit de survie ouvert par Adrian et, de la pointe de la lame, dessina deux séries de caractères dans la terre aride. On pouvait reconnaître dans chaque série une suite de chiffres suivis d'une lettre majuscule.

"C'était une des méthode utilisée pour se repérer à la surface de la Terre, mais je ne me souviens plus du nom... et tous les lieux dans ce carnet sont répertoriés de cette manière. Pour pouvoir s'en servir, il faudrait mettre la main sur un système informatique capable d'interpréter ces coordonnées et de les replacer sur une carte, de préférence à jour. Un peu comme ce dont je t'avais parlé le premier soir, chez toi. Enfin, si tu t'en souviens."

En tout état de cause, ils avaient peut-être l'emplacement d'un trésor comme le songeait Adrian, mais aucune idée de l'endroit où le trouver.

"C'est bien d'apprendre... J'aimerai vraiment me souvenir de tout mon passé. Je suis certaine que je pourrai grandement aider les autres si je pouvais me souvenirs de ... de trucs scientifiques par exemple."

La jeune femme fixa un instant le feu, puis se tourna vers Adrian.

"C'est comment, là où tu es né ?"

"Je pense qu'on t'en à parlé, mais la Cité se divise en plusieurs quartiers, avec en son centre le palais du Sénat. Moi, je viens du quartier Est. C'était avant un quartier résidentiel, durant la fondation de la cité, mais il fut vite engloutit par l'industrialisation... Sous les usines qui le compose aujourd'hui se trouve une "autre" ville... Moi je viens de cette ville... Je suis un "parasite" comme le disent les autres citoyens. Ce n'est pas le meilleur profil de la Cité j'en conviens : trafique de de nourriture, d'hommes, de femmes, d'enfants... C'est toléré car la plupart des trafiquants sont des chasseurs de trésor qui vendent leur découvertes à la Cité. En un sens c'est du donnant-donnant..."

"Avant d'être capitaine de la Division zéro, division dont le devoir est la protection du Prince, composé des meilleurs éléments de la Cité... Bah j'étais jongleur et bien d'autre chose... J'aurais pu faire carrière tu ne crois pas ? "

"Comme quoi, quand on veut une chose, on se bat et on l'obtient. Toi tu veux retrouver la mémoire ? Tu veux aider les survivant de se passé de souffrance à ne pas commettre les même erreurs ? Il n'y a aucune raison que tu n'y arrives pas ! La vie c'est 80 % de volonté, 10 % de chance et le reste c'est du bonus !"

Une ombre, tenant apparemment dans ses mains une lance, se faufilait parmi les camions. La silhouette, d'apparence frêle, mais agile, bondissait telle une bête sauvage chassant sa proie. Elle ne s'arrêta qu'à une dizaine de mètres d'Adrian et de Niimi, et les regarda en silence, prêt à attaquer de la lance...

Niimi écouta les explications d'Adrian... et éclata de rire en l'imaginant artiste de rue ! Après avoir repris son calme, elle répondit à ce dernier.

"Je te crois. Tu sembles si sur de toi que ça en est communicatif. Bon, il va fa-..."

La jeune femme était partie pour se lever mais s'interrompit d'un coup. Quelle était cette pression qu'elle ressentait d'un coup ? Ce sentiment d'être observée comme une proie. Improvisant, elle se pencha vers Adrian comme aurait pu le faire une jeune femme cherchant à déposer un baiser sur la joue du jeune homme. Elle ouvrit les lèvres...

"Nous ne sommes pas seuls. Quelque chose de... sauvage... rôde autour de nous. Je le ressens.", dit-elle dans un murmure.

Puis elle se rassit comme si de rien n'était. Pourtant, son attitude avait changé... La jeune femme se concentrait sur cette sensation, tentant de déterminer d'où elle provenait et de prévenir tout débordement. Inutile de le préciser, son corps était tendu comme un arc désormais...

*Hum ?*

*Hey ! Elle est certes charmante, mais je suis son supérieur ! Ce n'est pas possible, pas possible !!!*

*Quel était cette phrase... je l'ai consigné dans mon rapport... Ah ! Espérons qu'ils l'ai bien entendu... mais... Comment elle l'a prononcé déjà... *

"VALDAM !!!!!!!!!!!!!!!!"

*... j'ai honte un peu... au moins ça fera provocation... *

Mais il ne se passa rien...

Ouille ! Adrian venait de lui vriller les tympans là ! Ah, elle comprenait ce que voulait faire Adrian mais... apparemment il ne se produisit rien. Pourtant, la présence était toujours présente...

"C'est raté on dirait. Mais..."

Elle ferma les yeux, tâchant de se concentrer sur cette étrange aptitude qui lui faisait ressentir les émotions d'autrui et lui donner parfois de intuitions, des avertissements si précieux. Il y avait Adrian, brillant tel un soleil près d'elle. La présence apaisée et assoupi des deux conducteurs de camions et enfin, quelque chose de plus sauvage, étranger, mais appartenant bien à un esprit humain. Si proche... Immobile... Observateur. Et Niimi fixa son attention sur lui. La jeune femme sentit enfin l'esprit sauvageon curieux et apeuré. Elle effleura le bras d'Adrian, partageant avec lui cette vision... Ainsi que l'endroit où elle ressentait sa présence.

"..."
*j'ai froid en dedans... *

On entendit un petit cri, puis une chute.
La lance roula jusqu'aux pieds de Niimi.
Un homme, paraissant vieux, le torse nu couvert de peinture, gisait à terre, la poitrine transpercée par le couteau...

"Oh oh..."

Niimi avait un mauvais pressentiment en entendant le bruit de chute. Pressentiment qui se confirma quand une lance roula à ses pieds. La jeune femme observa le vieil homme qu'Adrian venait de tuer. Vraiment quelle malchance d'avoir toucher dans l'obscurité le vieux tribal en pleine poitrine avec un lancer aussi hasardeux ! Enfin c'était ainsi...

"Je n'avais pas prévu les choses ainsi... Je ne pense pas que ce soit un éclaireur ou un chasseur. Un ermite peut-être..."

En tout cas, tout ça ne plaisait pas à Niimi. Encore un échec de plus à cette mission.

"De la Malchance ? Peut-être pas... "

"Tu peux me tenir ça un instant ? C'est un peu... sordide, mais s'il te plait."

*J'vais pas vomir dans la gueule d'un mort... Mais ça pue quand même... Vu l’odeur il doit avoir surtout des racines comme alimentation…*

"Il nous apprendra peut-être plus de chose mort que vivant... C’est bien triste… S’il priait un quelconque Dieu, j’espère qu’il me pardonnera un tel acte. Etranger, je ne connais ni ton peuple ni ton but… Tu étais là au mauvais endroit, au mauvais moment… »

« On rentre immédiatement, et il vient avec nous… »

« Nous sommes à quelques jours de la Cité… On fera le moins de pause possible, je ne sais pas combien de temps va résister le corps de ce pauvre homme. Un fois des clichés prirent de ses peintures, je veillerai à ce qu’il soit incinéré, il mérite lui aussi des égards funèbres… »

Glacée par l'indifférence qu'affichait Adrian en inspectant le cadavre du nomade, Niimi ne fit rien de plus qu'obéir à ses instructions. Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, nul doute que le capitaine de la division 0 aurait été pulvérisé... Mais la jeune femme ne comprenait tout simplement pas le calme d'Adrian à cet instant. Sans doute aurait-elle réagit autrement si elle avait déjà été confrontée à la mort d'aussi, comme c'était probablement le cas pour Adrian.

"Je vais les aider à installer le caisson de stase.", lâcha-t'elle à Adrian quand il en eut fini avec le corps.

Bon, ce n'était peut-être pas un authentique caisson de stase, mais c'était le premier terme qui lui venait à l'esprit pour décrire le l'objet dans lequel le corps du sauvage fut installé pour être conservé. Bidouiller une alimentation électrique ne fut pas très compliqué surtout que les gars du camion connaissaient leur job, mais mettre en marche le dit appareil se révéla plus ardu. Heureusement, Niimi parvint à démarrer le terminal gérant le caisson, y trouvant quelques similitudes avec... avec quoi d'ailleurs ? Elle avait juste une impression de "déjà-vu" en fait.

Ignorant cette pensée, elle rejoignit Adrian avant le départ.

"Tout est prêt, le caisson devrait tenir quelques jours et le tout sans tirer sur l'alimentation de ton Mobile Suit. Je m'excuse pour mon comportement, je n'avais pas compris qu'en fait cet homme aurait un digne éloge."

Sans un mot de plus, car cela n'était plus nécessaire, elle rejoignit son Gundam et quitta la zone à la suite du capitaine...

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