- Le chalet ne va pas s'envoler alors nous pourrons revenir. Et... Même s'il y a un mini-nous, je suis persuadé que nous trouverons quelqu'un pour le garder juste le temps d'un week-end en amoureux?

Un frisson m'échappe alors que ses mots résonnent dans mon esprit et dans mon coeur. Le garder, un mini-nous. Un instant, l'hypothèse devient bien plus réelle, presque trop en fait et je ne sais pas comment y réagir mais déjà je me retrouve dan ses bras. Et je me cale au plus près de lui le plus naturellement du monde alors que nos regards se trouvent, son sourire venant réveiller le mien.

- En attendant, ici, maintenant, il n'y a que toi et moi, alors dépêche toi d'aller jouer dans la neige, que je puisse te déshabiller et te réchauffer après.
"- D'accord. "

Juste mes lèvres qui viennent lui voler un baiser avant qu'il ne me relâche et déjà je file me changer. Si je peux encore en profiter, je ne vais pas me priver. Par contre, je suis sage et je m'emmitoufle de mon mieux. Ainsi, je pourrais tenir plus longtemps.

- Bonhomme? Bataille de boule de neige? Puis luge et anges histoire d'être bien couvert de poudreuse?
"- On tente une attaque de dragon surprise ?"

Bon, cela n'a pas beaucoup de chance d'aboutir mais rien que pour le plaisir d'avoir proposé, cela me fait rire un peu. Et finalement, le problème sera vite résolu car Zylorf n'est pas présent. Pas grave, il nous reste encore plein de choses à faire. Les bonhommes d'abord, puis la luge aussi. Nous préparons pas mal de munitions en avance et en venant faire mes boules de neige, je me perd dans mes pensées. Résultats, certaines sont devenues si grosses qu'on dirait des oeufs de dragon.

La bataille est lancée et sans surprise, je finis complètement recouverte de poudreuse. J'ai quand même réussi à avoir Kougami un peu plus que d'habitude et pour le coup, je ne râle pas trop lorsque nous rentrons. Même si je serais volontiers restée encore dehors, je me sens un peu fatiguée alors je retrouve la cheminée, le plaid et ses bras avec beaucoup de plaisir. Et mon esprit se met à somnoler doucement, laissant ma voix s'échapper un peu toute seule.

"- On est bien là... Tous les trois... "

Lui, moi et la cheminée. Ou le chalet. Il y a Zylorf aussi qui est revenu pour nous raccompagner. Et puis aussi, peut-être...

- Serait-il temps d'écrire ceux que l'on souhaite sur un bout de papier, ma reine?
"- C'est déjà fait. Enfin, pour moi. "

Mon regard s'est tourné de lui-même vers Upa, tranquillement déposé sur l'oreiller. Et si la voix de Kougami demeure calme et posée, j'ai senti son coeur qui s'est mis à battre plus fort. Je crois que d'ailleurs, cela à aussi fait accélérer un peu le mien alors que je frissonne un instant.

"- Je te laisse... écrire le tien, du coup ?"

Cela me donnera l'occasion d'aller récupérer le mien. Comme il ne faut savoir pour ne pas influencer l'autre. Bon, j'ai un peu de mal à quitter ses bras et je m'enroule de mon mieux dans le peignoir le temps de venir grimper sur le lit et de me mettre à fouiner dans l'oreille de mon panda. Je ne me souvenais pas l'avoir plié si petit, j'ai du mal à le retrouver et un instant, je crains même de l'avoir perdu mais mes doigts l'attrapent enfin.

La boule de papier froissée miniature dans le creux de ma paume, je remets Upa à sa place avant de revenir vers le canapé. Kougami n'écrit plus donc je dois pouvoir revenir. Je le rejoins donc sur le canapé, venant aussitôt me réinstaller contre lui avant de demander simplement, mes doigts jouant un peu nerveusement avec la boulette qu'ils détiennent.

"- Et maintenant, ... On les lit en même temps ou... Chacun lit celui de l'autre ? "

- On lit... celui de l'autre?
"- D'accord... "
- Allons-y.

Je récupère son papier avant de lui tendre le mien. Le pauvre est dans un triste état et pour le coup, je me demande un instant si la réponse à l'intérieur sera encore lisible de ce fait. Je laisse donc Kougami s'échiner à venir déplier mon papier tandis que j' m'occupe du sien. Doucement, comme si je craignais un peu ce que j'allais y trouver. Pourtant, en tombant sur son écriture, je sens un léger sourire se dessiner sur mes lèvres.

"Heureux à trois?"
"Même si ce n'est pas le meilleur moment,
il/elle est le/la bienvenue."

Ce sont ses mots, ils lui correspondent parfaitement. Et pour le coup, j'ai bêtement envie de venir m'excuser. Parce que de mon côté, je n'ai ni belles phrases ni même beaucoup de mots. Au milieu d'un morceau de papier froissé, abîmé et même un peu déchiré, il n'y a que trois petites lettres. Toutes différentes les unes des autres. O. U. I. Et alors que son regard tombe enfin sur ma réponse, je laisse quelques mots m'échapper, la voix un peu tremblotante.

"- ... Je suis... d'accord..."

La même phrase que lors de sa demande en mariage. Parce que le moment me parait presque aussi important, si ce n'est plus. Par contre, je sens mes yeux qui s'embuent tous seuls alors que les larmes se mettent à rouler le long de mes joues. Sur le coup, je ne sais plus si je pleure ou si je ris. A moins que ce ne soit les deux à la fois? Sans doute, surement même.

Un blanc, un instant ou tout est en suspens. Puis, mon papier qui tombe au sol avant que Kougami ne vienne se mettre à genou devant moi. Ses bras trouvent ma taille sans mal alors que son visage se relève pour venir me sourire et m'embrasser, me prenant un peu de cours. Je suis complètement secouée, tellement que sans sa proximité, je serais tout simplement perdue. Alors, je m'agrippe à lui, mon souffle cherchant le sien comme s'il m'était plus vital encore que mon rythme cardiaque.

- Je t'aime. Tellement.
J'ai eu si peur qu'on ne soit pas d'accord... Mais tu es parfaite. Parfaite pour moi. Ma petite femme adorée.

Je voudrais lui répondre mais aucun son compréhensible ne franchit mes lèvres. Je sanglote mais il n'y a aucun peine ni tristesse sur mon visage ni dans mon coeur. Je suis juste simplement complètement chamboulée. Accrochée à Kougami, je quitte le canapé pour retrouver le lit que je ne réalise même pas toucher tant il m'y dépose délicatement dessus. Et à travers les larmes qui coulent toujours de mes yeux brillants, je ne peux rater son sourire. Radieux, immense.

- Lily...

Un sanglot un peu plus fort et je me jette littéralement à son cou. Je suis à la fois terrifiée et limite euphorique. Je ne sais pas, je ne sais plus. Et je m'en moque. Tant qu'il est là, c'est tout ce dont j'ai besoin. Que nous soyons deux ou trois, cela ne change rien. Nous sommes une seule et même famille. Notre famille.

"- Tous des Shinya..."

Tout mon corps est secoué d'un grand frisson à mes paroles. Non, ne plus réfléchir, arrêter de penser, de croire, de douter. Ma tête passe sur off pour laisser mon coeur se gaver de sa chaleur et de sa tendresse, avide sa simple présence. Ne me lâche pas. Ne nous lâche plus, jamais.