White rosit un peu à la remarque, mais ne se laissa pas non plus démonter. Avec Patrick, ce genre de commentaire était monnaie courante, et mieux valait en jouer qu'en être gênée. Et puis elle n'avait pas à se plaindre, côté physique elle se trouvait bien. Pas un canon à faire baver n'importe qui en marchant dans la rue, mais loin d'être une mocheté complète non plus.

- Tu sais il peut y avoir de magnifiques créatures masculines aussi... !

Ca marchait dans les deux sens. La Codeuse rigola alors que sa clé de compagnie semblait bien heureuse de ce nouveau rôle. Tant mieux, ça n'en rendrait que ses visites plus agréables et faciles à programmer. Et au moins, aussi étrange que ça puisse paraître vu l'énergumène, elle ne ressentait aucune gêne réelle avec Patrick. Que du bonheur donc.

Elle restait tout de même dubitative sur cette fameuse légalité dont il parlait.

- T'es sûr ? J'arrive vraiment pas à voir comment tu peux filer légalement des pièces de MS à une civile qui n'a rien à voir avec l'armée. Faut que tu m'expliques l'astuce, ça m'intéresse !

Après tout, s'il existait vraiment un moyen de faire ça, autant le connaître, ça pourrait lui servir plus tard. Et au moins ça la rassurerait sur les risques que Patrick pourrait courir. Mine de rien, elle n'avait vraiment pas envie qu'il se fasse virer ou ait des ennuis. Qui serait sa clé de compagnie après ?!

White avait hésité à prendre Patrick comme exemple de "magnifique créature masculine" pour le taquiner, mais finalement ça n'avait pas été nécessaire : il le faisait très bien tout seul ! Rentrant dans son jeu, elle lui fit un sourire charmeur.

- Imagine si on avait des enfants ensemble, quelle perfection ce serait !

Tant qu'à rigoler hein ! Bien sûr elle ne comptait absolument pas produire de descendance. Ce serait trop étrange d'avoir un gamin, de le voir vivre, puis vieillir et mourir alors qu'elle ne changeait pas. A moins bien entendu de lui offrir son code, comme Nanoha et sa mère, mais... ce n'était pas dans ses projets. Elle avait encore bien trop de MS à découvrir pour ça, et puis elle n'estimait pas l'immortalité comme un réel cadeau. Elle avait su d'en accommoder grâce à sa passion et son but pour le moins extrêmement long à atteindre, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Elle ne se rappelait que trop bien les mots de celle qui lui avait fait ce cadeau empoisonné.

Patrick pouvait changer ses pièces lui-même ? Des trucs simples sans doute, à moins qu'il ne demande à des mécaniciens de faire ça pour lui, l'air de rien. Dans l'idée ça paraissait plausible, mais dans la pratique la Codeuse avait encore de sérieux doutes.

- Ca a l'air plutôt logique, mais on ne risque pas de te demander où sont passées les pièces usées ? Ne serait-ce que pour voir s'il est possible de les réhabiliter ?

C'est ce qu'elle-même ferait si elle était mécanicienne officielle là-bas. Mais si ce n'était pas le cas et que le général parvenait à ses fins sans se faire attraper ou soupçonner de quoi que ce soit... elle ne pourrait qu'apprécier en profiter, c'est sûr. Et c'était potentiellement une ouverture pour qu'elle vérifie le Justice ? Hum...

- Ca m'étonnerait que ton argument sur les compétences des mécaniciens suffise à ce qu'on me laisse trifouiller ton MS sans toute la paperasse qui va avec. Mais c'est pas grave, si déjà tu arrives à m'offrir quelques pièces, même petites et anodines, sans t'attirer des ennuis ça me va.

White observa les maillots rapportés par Patrick. Il avait l'oeil dis donc, les tailles étaient bonnes. Et il y en avait aussi pour tous les goûts.

- Hmmm... allez va pour le noir. Monte donc la tente, ça me fera un vestiaire !

Tant qu'à faire, même s'ils ne dormaient pas ici, ça lui permettrait de se changer. Même pas en rêve elle faisait ça devant lui ! Pas que ça la gênait, non, elle n'était pas des plus pudiques - elle s'était bien baladée en serviette ultra courte chez Shu après une douche - mais elle n'allait pas lui faire ce petit plaisir-là.

A en croire Patrick, les types de l'armée ne se posaient pas ce genre de questions, mais bon... White doutait que lui-même soit au courant de ce genre de choses. S'il n'y avait que les femmes qui l'intéressaient, elle trouvait possible qu'il ne sache même pas comment fonctionnent les militaires. Mais bon elle n'allait pas non plus insister des masses, pas question de refuser une opportunité de ce genre, et si lui était convaincu qu'il n'aurait pas de problèmes, autant le croire.

- C'est sûr que vu comme ça, tu ne risques pas grand-chose.

La Codeuse irait volontiers chercher les pieds à la place des mécaniciens, mais eux avaient peu de chances de sortir de la Cité. Après tout, c'était considéré comme précieux ces bestioles, alors il fallait éviter de les exposer au danger.

- Ok, je te fais confiance ! Et je vais des bonnes attention !

Que ça vaille la peine quand même, encore que de ce côté-là elle n'avait pas de gros efforts à faire. Récupérant le maillot, un deux pièces simple et seyant, elle attendit que la tente soit montée, ce qui ne prit guère de temps.

- Merci bien.

White disparut sous la tente, la refermant bien sûr. Elle prit son temps pour se changer, pas spécialement inquiétée par Patrick. Tant qu'il n'essayait pas d'ouvrir, il ne risquait rien. Après, regarder sa silhouette à travers le tissu tendu ne la dérangeait pas du tout. Elle termina d'arranger les bretelles, puis ressortit, appréciant l'air libre qui se rua sur sa peau exposée. S'étirant le dos, elle sourit, aimant toujours sentir ses cheveux lui chatouiller le dos nu. C'était bien ce qui lui plaisait le plus quand elle les laissait pousser.

- Alors, satisfait monsieur le général impérial ?

La Codeuse s'amusa à prendre la pose.

Patrick n'avait pas non plus perdu son temps, ayant laissé tomber l'uniforme pour finir en sous-vêtements. Il y avait de quoi regarder également mine de rien, et White n'allait pas se gêner. Après tout, un beau torse musclé, pourquoi se priver ? On lui avait offert des yeux, autant s'en servir, même si elle ne put s'empêcher de comparer à Shu un instant, avant de le chasser fissa de son esprit. Elle s'occuperait de lui en temps et en heure, pour le moment elle profitait de ces "vacances" improvisées par la force des choses.

- Merci. Tu m'as l'air assez bien entretenu aussi, ça t'aide pour la chasse je suppose ?

La Codeuse s'amusait à prendre plusieurs poses, comme si le général prenait réellement des photos. Elle, décorer le cockpit d'un MS ? L'idée était amusante, bien que sonnant tout de suite risqué à ses oreilles.

- Ce serait trop d'honneur voyons, je n'en mérite pas autant. Garde donc ça pour tes conquêtes !

Autant éviter de laisser de traces de sa présence en ce bas monde. C'était tout bête, une simple image, mais elle ne voulait prendre aucun risque. Côtoyer des gens était amplement suffisant, pas besoin de rajouter des preuves de son pouvoir aussi évidentes que des photos. Finissant une dernière petite pose amusante, elle se dirigea vers la rivière et s'assit sur la berge avant de tremper les pieds dans l'eau, goûtant la température.

- Un peu fraîche, mais ça ne m'arrêtera pas. Et toi ?

Si efficace que ça ? D'accord, un beau corps viril, c'était agréable à regarder, et assez attirant, mais de là à perdre tous ses moyens et lui sauter dans les bras yavait de la marge quand même. Du moins pour White, mais sans doute n'était-elle pas une référence en la matière. Elle rigola alors qu'il en rajoutait sur elle-même.

- Tant qu'ils restent à terre, ça ne me dérange pas. J'ai tout de même du mal à imaginer les femmes aussi facilement influencées par un corps, aussi magnifique puisse-t-il être.

Autant l'inverse était plutôt répandu - c'était bien connu - autant là elle visualisait vraiment mal la chose. A moins que la gente féminine ne soit plus douée pour dissimuler ce genre de choses, là où les mâles en rut bavait littéralement par terre ? Ca pouvait être ça ! La Codeuse secoua la tête en jouant à faire glisser ses cheveux sur ses épaules.

- Tu ne veux pas non plus me demander de poser chez un sculpteur pour mettre mon effigie en plein milieu des hangars tant qu'à faire ?

White aurait volontiers fait un petit plongeon aussi, mais elle savait très bien que c'était risqué : quand on ne connait pas le coin, mieux faut y aller à tâtons pour repérer les endroits assez profonds pour ce genre de choses. Patrick en fit les frais et elle rigola alors qu'elle se laissait glisser petit à petit dans l'eau, qui lui arriva jusqu'à la taille.

- Tout l'intérêt d'y aller doucement quand on ne connait pas. Ca va aller, rien de cassé ?

C'est sûr que plus la cible était difficile à atteindre, plus la victoire était savoureuse. C'était sans doute ce qui motivait les humains à toujours chercher le plus difficile, voire impossible à obtenir, plutôt que de se contenter de l'accessible. Hélas ça ne fonctionnait pas souvent et on se brûlait trop facilement les ailes à vouloir gagner le soleil. White rit à nouveau alors que Patrick parlait de garder la statue pour lui.

- Disons que c'est le premier lieu qui m'est venu à l'esprit. Et si tu passes aussi peu de temps chez toi que tu le prétends, tu en profiterais davantage aux hangars je suppose ! Mais je ne compte pas poser pour un sculpteur, désolée.

Apparemment le général n'était pas vraiment blessé. Sans doute avait-il quelques égratignures mais rien de méchant. Tant qu'il ne s'était pas mal réceptionné au point de se fouler une cheville, voire de la casser, tout allait bien. De là à se transformer en infirmière privée, il prenait un peu trop ses désirs pour des réalités ! Encore que...

La Codeuse s'avança avec précaution dans la rivière, vérifiant la profondeur en tâtonnant du pied en avant, ainsi que le courant. La zone semblait sûre et tranquille, avec un lit qui s’affaissait en douceur.

- Tant mieux, je n'ai pas très envie de te porter jusqu'au Justice si tu te casses un pied ! Quant à ta transformation, je suis au regret de t'apprendre que je n'ai aucune compétence médicale. Par contre...

Elle fit mine de réfléchir alors que l'eau lui arrivait maintenant au cou et qu'elle bougeait doucement les bras pour ne pas se laisser déséquilibrer.

- Si tu m'offres quelque chose de vraiment conséquent, je peux toujours réfléchir à l'idée de la tenue. Quelque chose comme... voyons... un beau gundam complet ?

C'était totalement exagéré et impossible, mais il faut bien s'amuser dans la vie.

Un trésor ? Il ne fallait pas exagérer à ce point non plus. Des jolies filles, il y en avait des tonnes, et même bien plus sexy que White.

- T'en fais un peu trop là. Je sais que je suis sublime, mais quand même !

Débrouiller d'une manière ou d'une autre, sans doute, mais si c'était pour mettre 3 heures à faire 2 mètres, non merci. Mieux valait être entier et capable de marcher. Et puis, même si tout était calme, ils étaient tout de même loin de la Cité, en territoire potentiellement dangereux. La Codeuse n'était pas inquiète, ne craignant rien et habituée à se balader dans des zones du genre - et à faire régulièrement des rencontres délicates - mais ça restait une réalité. Si Patrick pouvait éviter de se blesser, c'était bien venu.

- Je ne suis pas certaine que te voir ramper soit très sexy, quoi que ce serait amusant de te voir à mes pieds.

Elle pouvait être vraiment taquine quand elle voulait. Et puis il faut dire que le général ouvrait grand les portes, alors forcément... Tiens il semblait vouloir quand même tenter le prix à payer pour la tenue d'infirmière ? Intéressant. Elle était curieuse de voir s'il pouvait vraiment réussir, et lui décocha un sourire provocateur, doublé d'un regard aguicheur.

- Oh mais si, je te tente avec plaisir. La voie officielle supposant l'engagement, effectivement je n'en veux pas, alors je suis très intriguée de voir comment tu te débrouillerais pour arriver à tes fins. Une excursion hm ? Et comment ferais-tu pour ...

Une vive douleur lui parvint alors au niveau de la hanche et elle lâcha un cri, plus de surprise qu'autre chose. Se tournant, elle aperçut un énorme poisson qui semblait avoir décidé de manger le peu de chair qu'elle avait à cet endroit-là. Ok, il fallait qu'elle arrive à se débarrasser de ce truc avant que Patrick, heureusement pas trop proche d'elle avec son plongeon raté, ne la rejoigne de trop près. Plongeant les mains vers la bestiole, elle lui attrapa les mâchoires et tira avec l'idée de se libérer.