Même dans la flotte, je les sens peser leur poids. Ça devient vraiment de plus en plus compliqué en fait. J'ai tout le temps la dalle, je fatigue super vite et même le simple fait de superviser les entraînements ne suffit pas à me changer les idées. Je rentre limite plus même dans les fringues d'Enrico et j'ai pas plus grand. Heureusement que le maillot de bain est de mise par ce temps, ça m'évite pas mal de soucis.

Mais même si faire trempette c’est bien sympa par ce temps, en plein zénith, y a pas de meilleure planque que ma cabine à bord du vaisseau. Un peu de fraîcheur, de calme et surtout, en général après le repas, une bonne sieste de leur part et de vrais instants de paix et de calme. Alors comme tous les jours après avoir déjeuner avec les soldats, je rentre me calfeutrer un peu. Allongée sur mon lit, la porte verrouillée, je met à profit ces instants de presque sérénité pour me reposer pour de bon, ce dont il me privent même la nuit à présent.

Il y a comme un bruit étrange qui me réveille, comme de la machinerie qui déconne avant que le ronron régulier de la cabine ne s'éteigne pour de bon et avec lui... Oh putain. Manquait plus que ça. C’est la clim qui vient de rendre l'âme visiblement. Fait chier, j'étais bien installée là, sérieux. Bon, j'émerge de ce sommeil que je méritais de continuer encore longtemps pour venir sortir de la pièce. Si je préveins White, elle saura réparer ça, elle.

Sauf que visiblement, la porte à rendu l'âme aussi. Enfin, le système d'ouverture. Me dites pas que ça et la clim marchaient ensemble quand même? Je tente d'ouvrir de nouveau, à trois reprises mais il n'y a rien à faire. Non, c’est une blague. Ce genre de connerie, ça peut pas arriver sur un engin comme ça, pas avec l'autre qui s'en occupe. Pourtant, je suis vraiment enfermée. Et je sens que déjà, la température commence doucement à grimper dans la cabine. Forcément, avec le hublot en plein soleil.

Bon, je tente tous les boutons possibles pour essayer de prévenir qu'il y a un problème ici mais je sais même pas si la communication est passée. J'ai frappé dans la porte aussi mais elle trop solidement arrimée, je peux pas la défoncer. Alors j'ai juste tenter le message en morse dessus. SOS. Mais aucune réponse ne m'est parvenue du coup, je sais même pas si quelqu'un s’est rendu compte du pépin. Mais quel bordel, je vous jure !

Bon, pour commencer, essayez de calfeutrer au mieux le hublot, pour se protéger de l’excédent de chaleur. Ça fait pas grand chose mais j'ai pas la brûlure en direct, juste la chaleur. Et ça monte par contre, vraiment. Je reviens m'allonger un peu, espérant qu'en limitant mes mouvements j'aurais aussi moins chaud mais voilà, visiblement les deux horreurs sont réveillés et ils aiment pas la chaleur. Là, c'est devenu un ring de box mon bide. Ils frappent fort, les deux en plus. Saleté, comme si c'était pas assez compliqué déjà.

N'en pouvant plus de la chaleur qui monte et de leurs attaques répétés à mon encontre, je décide de me lever pour tenter de trouver un peu de fraîcheur sous la douche. Mais même là, y a pas de froid de dipso. Au mieux, elle est tiède l'eau, putain. Enfin au moins en étant humide, c’est moins difficile à supporter. Mais ça dure pas longtemps et je peux pas rester sous l'eau tout le temps non plus. Debout, ils pèsent trop lourd. Et si vous arrêtiez de me martyriser comme ça, hein?

Je viens m'asseoir sous le jet histoire de limiter au max la montée de température. Même pour moi qui ait le Code, c'est chaud sérieux. Ça fait quoi en plus? Presque une heure et rien à l'horizon. Bon, je me relève pour aller retenter ma chance en cognant contre la porte mais y a ce truc dégeu qui me colle à la cuisse. Ça, c’est encore une de vos conneries, je parie. C'est gluant et ça pue en plus, beurk! heureusement que ça part. Bon, j'enfile jeuste le maillot de bain histoire d'avoir un vêtement sur le cul au cas ou et je recommence à cogner comme pas possible et à appuyer sur tous les boutons.

"- Putain, mais tu vas t'ouvrir, oui? Porte de merde ! "

La chaleur devient réellement insupportable, encore plus avec eux qui viennent presque à intervalles réguliers me rappeler leur bon souvenir. Ah non, c’est vraiment pas le moment. J'ai autre chose à gérer là. Et le simple fait de m'énerver toute seule ne fait que de me donner encore plus chaud. Je peux même pas casser le carreau, je passe pas avec eux. Et je crois que là, sérieusement, j'en peux plus en fait.

"- OUVREZ CETTE PUTAIN DE PORTE !!!"

Félicitation ! Tu as réussi ton défi et obtenu l'un des deux badges obtenables durant l'event de l'été.

- Ta sauveuse arrive !

Ma sauveuse? Tu parles ! Avec ses codes à la con et toutes ses manipulations plus bizarres les unes que les autres, si ça se trouve tout ce bordel c'est de sa faute en fait. Ouais, je sais, je suis très calme et parfaitement zen. Mais là, entre la chaleur qui devient réellement insupportable, l’exiguïté de la pièce et les deux monstres qui semblent avoir décidés de me mettre la misère comme jamais, bah j'ai les hormones et les nerfs bien comme il faut.

J'entend un peu de bruit venant de l'autre côté mais je sais pas ce qu'il se passe vraiment. Et le pire, c'est que ça traîne encore. Vas-y, prend ton temps surtout ! Enfin, il y a comme un sursaut au niveau de la porte et cette dernière vient coulisser pour s'ouvrir, libérant sans mentir un nuage de vapeur dans le couloir plus frais de l'appareil. Quand je dis qu'il a fait chaud, j'exagère même pas. Je quitte ma cellule format sauna improvisé pour venir simplement faire quelques pas dans l'allée et venir enfin respirer. Punaise, une température tenable, ça fait du bien.

- Ça va, t'as pas fondu ?

"- Juste certains joints de la cabine. Mais je te préviens, je remet plus les pieds là-dedans, c'est mort! Comme si j'avais pas assez à gérer avec eux quoi."

Parce que là, ils se calme pas. Et mes bonbons, comment dire qu'ils ont finis par se fondre en un espèce de tas de caramel irrécupérable? Ouais, j'ai les boules vraiment. Mais plus que la chaleur ou la perte de mes précieuse petites friandises, c'est bien la douleur qu'ils provoquent et qui ne semble pas vouloir me fiche la paix qui me tanne. Tellement que je crois que le premier qui me fait la moindre réflexion, je le bouffe direct.

"- C'est bon, y en a vraiment marre maintenant. J'ai bien fait joli, j'ai même joué mon rôle alors maintenant, je me casse.
Ta planque la plus proche, c'est par où ? "

- Dans le genre poissarde, t'es pas mal. T'as qu'à dormir avec moi, comme ça si ya un souci j'te le règle fissa !

C'est mort. Pas que l'idée ne soit pas intéressante mais bien parce que si je veux me tirer c’est pour une seule et bonne raison. Retrouver ma liberté. Là, je vais encore être dépendante de quelqu'un et même si c’est elle, je veux pas. J'avais rien de mieux à foutre que de cogiter pendant que je rôtissais et cette fois, je ne reviendrais pas sur ma décision. Ouais, je suis poissarde mais à cause des autres. Donc ils vont rester où ils sont pendant que moi je me casse et là, y aura plus de problèmes.

- Hein ? De quoi ma planque ? Tu veux dormir dans une grotte à la place du Cygnus ? C'pas super confortable, et pas à 5 minutes non plus, alors pas pratique du tout pour revenir faire trempette ici.

"- Rassure-toi, je compte pas revenir...."

Ma voix gronderait presque, sure et déterminée. Et qu'elle ne vienne pas me faire chier avec leurs conneries de caprices de femme enceinte. Les baleines sont pas concernées que je sache. Et si vous pouviez juste l'espace de 5 minutes vous calmer là-dedans ? Putain, je crois que je suis vraiment à bout en fait.

"- Tu m'aides ou faut que je me démerde toute seule? "

- J't'aide bien sûr, toujours partante pour permettre à quelqu'un de se barrer de la Cité, surtout avec tes chances de survie. C'juste bien le bon moment ? Tu voulais pas éjecter les parasites avant ? Parce que si tu te barres avec, à moins de les buter, tu vas les avoir sur le dos un moment. A moins que tu reviennes les déposer à Enrico ?

"- J'ai promis de les expulser. Pas où, ni quand, ni comment. S'il les veut, il aura qu'à se bouger pour les récupérer. S'ils crèvent, ça sera leur faute, à lui et son Dieu à la con. Moi, ça me fera des réserves avant d'avoir à aller chasser. Mais je traînerais pas une journée de plus ici. Marre de faire des efforts pour les autres, à présent je pense qu'à ma gueule."

Oui, je suis très zen, vraiment. Putain, j'ai encore chaud, c'est horrible. Même si les couloirs sont plus frais, et j'ai encore la désagréable sensation de continuer à cuire. Ouais, c'est terminé. Les gens ses ont assez foutus de moi. Y a qu'une seule personne sur qui je peux compter c'est ma pomme alors je vais rattraper le temps perdu. Liberté chérie, j'arrive !

- En attendant si tu veux te casser, prends un max d'affaires, ça te servira. File-moi le surplus. Genre les draps, les couvertures là.

"- Compris. "

Non, aucune discussion. Je connais les Terres sauvages pour y avoir fait des missions plus ou moins longues mais elle y a réellement vécu alors je cherche pas et j'obéis. Récupérer toutes mes affaires et tout ce qui pourrait se révéler nécessaire. Faire des sacs pour tout embarquer. Jeter les sucreries qui sont devenues immangeables (OUIN!). Putain, va falloir porter en plus, comme si j'avais pas assez de poids devant. Même pas ça équilibrerait en plus. M'en fout, j'me casse dans tous les cas.

"- Voilà, ça devrait aller. "

- Donc si Enrico cherche après tes parasites, j'peux lui dire où tu te planques histoire qu'il vienne les chercher ?

"- Hors de question ! Personne saura ça.
Je veux bien faire encore un effort, je les déposerais en zone de trêve. Pour m'en débarrasser définitivement. Après, s'ils sont pas trouvés, ce sera leur problème, moi j'aurais rempli ma part du deal. "

Et puis quoi encore. L'autre il fait tout pour que je reste alors je vais surement pas lui dire ou je crèche, c’est quoi cette connerie? Et en venant moi-même, je pourrais effacer mes traces et créer des fausses pistes en prime, c’est la meilleure option. Je trouverais même de quoi me faire passer pour morte comme ça, enfin la paix bien comme il faut.

- J'sais même pas comment t'as tenu jusque-là sérieux.

Sans commentaire... Tout simplement parce que je sais pas moi-même et que ça me gonfle sérieusement en fait. Non mais c’est dingue quoi, qu'est-ce qui m'a pris? Je comprends pas non plus. On va dire que c’est ces conneries d'hormones, hein? Que cette grossesse à la con me serve au moins d'excuse potable quoi. Non même pas, rien à faire.

Bon, les sacs, c’est fait. Le tri me parait logique et je vérifie que j'ai rien oublié. Heureusement que j'ai toujours aussi des armes sur moi, ça risque de se révéler utile mine de rien. Putain, c’est lourd n'empêche. Enfin ça, c’est leur faute. Encore une fois.

- On doit pouvoir prendre une jeep sur une partie du trajet, histoire d'éviter un maximum de marche. Mais tu seras quand même bonne pour une heure et demi, voire deux heures à pieds suivant ton état. Ça va le faire ?

"- Les doigts dans le nez, voyons."

Enfin, si les deux parasites voulaient bien cesser de marteler mon bide comme des forcenés, ça serait mieux. Genre maintenant, ils essaient de se synchroniser ou quoi? Parce que j'arrive à avoir des moments de calme mais après, c’est plus chacun leur tour, c’est ensemble qu'ils se mettent à cogner. Enfoirés! Z'avez de la chance que j'ai les mains prises, là...

"- Allez, plus besoin de traîner. C’est parti. "

- Ca roule. Bon courage pour te les trimballer cela dit.

Ils auront eu l'habitude d'être serré alors j'aurais qu'à les caler dans un des sacs vidés et ce sera bon. J'aurais plus le poids dans le bide en plus donc ce sera facile. Non, aucun problème. C’est vraiment pas ça qui va me faire peur. Puis si c’est pour en être enfin débarrassée, je serais super motivée.

- Ok, j'te ramène la jeep devant le Cygnus, j'devrais avoir le temps d'ici à ce que t'en descendes, ô grande baleine Impériale..

Pouffiasse ! Enfin, je la laisse partir devant avant de finir de porter ma part pour me diriger devant le vaisseau. On a de la chance, à cette heure-là tout le monde est dehors en train de faire dodo ou trempette donc en plus, je serais pas repérée. Parfait. Putain, si c’est si lourd rien que pour sortir par contre, la balade risque d'être longue par contre. Bon, elle arrive l'autre? ah, la voilà.

- Le carrosse de son altesse l'Impératrice fugueuse est avancé !

"- On charge et on décolle.
Et surtout, fouette cocher.  "

Quoi? Je lui ai dis, je ne traînerais pas une seconde de plus que nécessaire ici. Alors je balance tout le paquetage dans la bagnole avant de grimper dedans à mon tour, en utilisant la portière cette fois. Bon, on va s'attacher quand même, voilà. Mais qu’est-ce que je suis mal installée, là. Oh vous, en rajoutez pas !

"- Vers l'infini et au-delà ! "

- Tant que ya la zone de trêve, ça sera facile de t'apporter à bouffer si tu veux. Par contre une fois qu'on sera barrés... T'es pas mal loin de la Cité quand même. T'as intérêt à savoir gérer la faim et la chasse !

"- Merci de penser à moi mais je me casse pas pour me faire entretenir d'une autre manière.
Et j'ai déjà dû survivre en terre sauvage quelques semaines, je sais ce que c’est. "

Ouais, je suis parfaitement consciente que dans tous les cas, je vais bien galérer. Mais là, je sature tellement trop de tout le reste que je préfère de loin cette perspective. Et puis, j'ai le Code, c’est pas comme si je risquais de crever. Eux? j'm'en branle, totalement. Surtout que là ils en profitent en plus. Avec les cahots de la route et les secousses, ils en rajoutent en venant me cogner en coeur.

"- Puis la route est pas très praticable, même pour toi. Sans compter que t'auras mieux à faire, comme jouer avec toutes tes machines.
Après, si tu passes dire bonjour, ce sera avec plaisir. "

Parce que ouais, je crois que je l'aime bien quand même la Mamy. Elle au moins, elle est cool et elle comprend. Les autres, c'est que des imbéciles. Il était temps que je me tire, vraiment.

- Oh tu t'inquièterais presque pour moi ? C'est trop meugnon !
T'en fais pas, j'vais pas lâcher toute cette magnifique technologie pour toi non plus. Et c'pas la route qui va m'arrêter si j'veux passer te voir, l'en faut plus pour me décourager !

"- Puis faudra bien que tu passes pour que je puisses juger de tes progrès et affiner ton entrainement."

Je lui ai dit que je l'aiderais pour ça et je ne reviendrais pas dessus. Elle a bien commencer en plus alors je ne doute pas qu'elle parviendra à gagner ce qu'il faut en force explosive. Mais pour ça, faudra aussi lâcher ses mécanismes 5 minutes et surtout bien faire les exercices que je lui donne. M'enfin, après c’est aussi son problème. Si elle se relâche, elle y arrivera pas et puis c’est tout, pas ma faute.

- Si sa sublime altesse Impériale veut bien se donner la peine de bouger son popotin royal... La grimpette commence !

"-  Tu sais ce qu'il te dis, le popotin royal?  "

Les derniers sacs récupérés, je descend de la jeep et viens emboîter le pas à White. J'avais dans l'idée de lui asséner une série de conneries biens senties mais je suis obligée de serrer les dents en grimaçant. Putain mais doucement là-dedans, merde! Allez, on respire et on avance. Même pas mal et même pas peur. Vous me ferez pas faire demi-tour.

"- Et ton artificier chéri, il se porte bien? "