- Bah justement, tu pourrais encore en dire là !
Ok mais tu te démardes pour la suite hein.
Moi qui pensais que le jour où je te foutrerais à poil on s'amuserait bien, mon cul oui !

Parce que tu crois vraiment que je préférerais pas prendre du bon temps plutôt que de me faire littéralement emporter l'intégralité des organes internes avec ces deux horreurs? Si je pouvais me démerder, je le ferais mais là, même avec le Code, je suis clouée sur place par la douleur. Ça irradie dans les jambes et remonte jusqu'à la poitrine, c'est infâme ce truc. Et là, je peux juste tenter de reprendre mon souffle quand ça cesse de me détruire le bas ventre. Avant que ça ne recommence, encore et même plus fort.

- J'te ramène des couvertures et de l'eau !

"- Ok... "

De l'eau, c'est bien ouais. Les couvertures, j'en sais rien mais, on va dire oui aussi. Bon alors, ils m'avaient dit quoi le toubib quand je voulais pas écouter? Respirer, bloquer, pousser, souffler. Oui voilà, ça devait être un truc du genre. Bon respirer, ça va encore mais le reste. Putain, si ça c'est pas de la torture. La douleur revient et je bloque mon souffle avant de pousser mais là, c'est encore pire. Allez, on souffle tout ce qu'on peut et là on recommence déjà? Mais merde, pourquoi c'est si rapproché? Et c'est quoi, ce que je sens...

"- White, fais vite... je t'en prie... "

- Nan mais sérieux tu peux pas attendre deux minutes ?! Qu'est-ce que tu veux que j'fasse ! Tiens déjà !

Je récupère la bouteille mais suis incapable de venir la boire. D'ailleurs je la pose d'office parce que sinon, je vais la faire éclater. Je parviens à saisir un bout de la couverture et c'est elle que je martyrise à en venir la déchirer tandis que l'autre semble complètement en panique. Putain, c'est même pas toi qui accouche alors je vois pas ce que tu crains, sérieux.

- J'vais faire un tour et j'reviens après hein, quand t'auras fini, vu que t'as tout ce qu'il te faut !

"- Y a pas.. le temps, là. Il.... GNNNNNNNN.... "

Les contractions deviennent atrocement douloureuses et rapprochées là. Et le pire, c'est que je le sens. Qu'il y a un truc qui bouge, qui sort. C'est flippant ce truc, putain. Mais j'ai encore trop mal pour m'en soucier. Là, je peine carrément à ouvrir les yeux, c'est dire. Eh le pire, je crois que c'est quand le machin a élevé la voix. Mais pourquoi tu crie, toi? Genre t'as mal alors que c'est moi qui souffre?

"- Il est... sorti ?!.... "

Mais si mais si ya touuuuut à fait le temps et... oh putain tu fais chier !
Yerk c'est dégueulasse... Sorti à moitié. Alors on va être claires, ok j'reste mais TU TE GROUILLES D'ÉJECTER CE MACHIN TOUT DE SUITE !

"- Ahahahahah !!!... "

Ouais, c'est vraiment pas le moment mais là, je crois que j'ai tellement les nerfs et les hormones qui s'affolent que c’est tout ce qui me viens. Ouais, je me marre. Pourtant, c’est pas du tout la bonne idée parce que les contractions ont pas diminuées et là, ça me détruis littéralement. J'en étais ou, putain? Souffler, respirer, bloquer et ....

- Allez ! Plus vite que ça ! Pousse moi c'machin !

"- Je fais que ça, j'te signale ! "

On pousse. Rhaaa, putain de bordel de merde. Et là, y a comme une sorte de répit soudain. Bon, j'ai toujours quasi plus de souffle et franchement, je me sens pas bien mais y a plus la douleur qui me déchire les fondements. Wouah, ça fait du bien. Enfin, ce serait par fait si l'autre il pouvait se taire. Tant pis, je me jette sur la bouteille d'eau que je vide littéralement. Avant de revenir à cette triste réalité qui m'attend.

"- Et de un... seulement... "

Ok je l'ai ! J'en fais quoi maintenant ? Mais il va la boucler oui ! La ferme !

"- Tu le ramènes à son père, il sera ravi. "

Moi, j'ai fini ma part. Putain, enfin un de sorti. Je dirais que je suis soulagée mais là, j'arrive à respirer une peu alors ça fait du bien. Il chiale? M'en cogne. De toute façon, il m'écoutera pas plus. Et puis, elle peut bien s'en occuper deux minutes, moi ça fait 8 mois que je le supporte ce truc donc chacune son tour.

- Ya pas une histoire comme quoi faut couper ce truc ? Ah non, j'en ai fait un, pas deux ! Garde-le encore un mois ou deux celui-là !

"- Coupe déjà ce machin. J'veux plus rien qui me retienne à ce parasite. Tu te debrouilles comme tu veux, je m'en fous mais ..."

Mais mais mais mais mais... Non, pas déjà ! Putain mais merde quoi. Et bim que ça se relance quoi. Enfin, c'est moins fort sur le coup, je grogne même pas. Par contre, je l'ai bien senti donc je sais ce que ça veut dire là. Le deuxième a pas décidé de traîner en cours de route.  

"- Dans tous les cas, magne-toi.... "

Et puis quoi encore ? C'est TON gosse, TU le ramènes !
Mais ça suffit ! Rho fait chier !

"- Parce que tu crois que c'est moi qui décide, là? "

Que dalle. J'avais pas demandé à ce qu'ils se pointent maintenant non plus d'ailleurs. Ouais, ça fait 8 mois que j'attend que ça, qu'ils sortent, mais ils pouvaient pas simplement disparaître quand ils faisaient la taille d'une bille, non? Là, ce que je note, c'est que la Mamy elle grogne alors qu'elle a rien. Putain, c'est moi qui souffre, merde. Alors qu'elle arrêt de se plaindre un peu aussi.

- Tiens, c'est le tien, démarde-toi avec ! J'ai qu'deux bras de toute façon !

"- Mais que... Eh !"

- J'te promets j'ferme la boutique après, si t'en caches un troisième j'en ai RIEN à battre je me CASSE !

"- Parle pas de malheur, tu vas me porter la poisse !"

Euh, je rêve ou le machin il a cessé de pleurer là? Il fait encore un peu de bruit oui, mais il braille plus. Nan nan nan, t'accroche pas, ou à la couverture mais là, c'est pas le moment. Surtout que le deuxième prend le même chemin. Merde, je fait comment pour serrer les poings, là? Une main au sol qui marbre la roche et l'autre bras dont la main qui me transperce l'épaule en le maintenant au passage? Qu'elle idée d'avoir promis de les donner en vie, putain. Surtout que la, niveau douleur, c'est juste infernal.

"- La vache... Mais il fait... quelle taille  lui ?... J'en peux plus... "

J'sais pas, grouille-toi de l'éjecter ! Fais pas ta fillette, t'es Tadjük ou t'es pas Tadjük ? Tu vas pas te laisser faire par ces merdes quand même ! Allez ! GO GO GOOOOOOOOOOOOOOOOOO !

"- Je t'assure que... je t'en colle une dès que... je peux me lever... "

Nan mais pour qui elle se prend sérieux? N'empêche, c'est surement très con mais ça marche aussi, ce genre de motivation. Juste parce que j'ai tellement hâte d'en être enfin débarrassée que je compte bien l'expulser une bonne fois pour toute. Par contre, entre la fatigue, la douleur et la fatigue, j'ai un peu de mal à suivre le respirer, bloquer, pousser, souffler. Et pourquoi je vérifie que l'autre il est toujours vivant? Allez, sors de là, saleté.

"- Tout le monde... dehors..."

Encore un effort, je sens qu'il descend aussi. Et pour le coup, quand je l'entend geindre, je sourirais presque. Vas-y gueule, ça veut dire que je vais enfin être soulagée pour de bon. Bon, on recommence encore un peu, le temps qu'il sorte pour de bon et là... Pouf, de nouveau, c'est comme si soudain, le monde s'arrêtait pour me laisser souffler. Enfin, ça y est. C'est terminé, pour de bon.

"- Libérée,... Délivrée... "

Plus fort ! Encore plus fort, on y est presque ! Allez mauviette ! Prouve-moi que j'ai tort : plus fort ! Plus fort j'ai dit !

"- C'est ce que je fais, pouffiasse ! "

Oui, le retour des mots doux. Genre, elle croit quoi, que je sirote paisiblement un cocktail ou quoi? Mais cette fois, le deuxième chiale aussi avant d'être bel et bien expulsé hors de mon corps. Youhou, c'est la fête ! Enfin presque parce que là, je suis vidée comme ça m'est jamais arrivée de l'être. Tellement que je ferais bien un somme mais visiblement, l'autre est pas d'accord. Mais, j'en avais déjà un, tu pouvais pas le garder un peu?

Tiens, maintenant débrouille-toi avec ! Purée j'aurais dû te laisser cuire dans ta cabine sérieux...
Plus jamais ça... !

"- Qu'est-ce que je devrais dire ? C'est pas toi qui les a pondu. "

Par contre, c'est quoi ce truc magique qui fait qu'ils se taisent quand je les ai dans les bras? Vache, c'est bien ça par contre. Enfin le silence et en plus, ils cognent plus. Le bonheur quoi. Eh, c'est mort ! Vous vous habituez pas parce que dès que j'ai repris du poil de la bête, je vous ramène là-bas. Faut pas déconner non plus.

"- Même pas un pardon, rien. Bande de mal élevés. Vivement que je m'en débarrasse.
T'es en voiture, t'es sure que tu veux pas t'en charger? C'est sur ta route en plus. "