Mon regard se perd à travers la fenêtre, vers le ciel après être tombé sur ce paysage qui m'est devenu très familier. Mes doigts s'agitent un peu nerveusement alors que je viens remettre mes cheveux derrière mon oreille. Il fait beau et le temps est clément, cela devait annoncer un vol calme du moins sur son départ. Je sais que mon Père sera à bord et que ma Mère est déjà à la Cité alors, je n'ai rien à craindre. Pourtant, j'ai du mal à me sentir sereine.

- Tu es prête chérie?
"- Oui, nous pouvons y aller. "

Je sens ses doigts venus se glisser entre les miens et ma poigne se referme un peu dessus. Il a l'air inquiet également et je sais que c'est ma faute alors, je lui rends son sourire, même s'il demeure un peu timide. Je vais mieux, vraiment, mais il reste encore des traces invisible de ce que j'ai vécu et c'est contre elles que je dois me battre à présent. La crainte de sortir simplement hors des murs du chateau, les bruits de véhicules, les coups de feu. Que mes mains 'lâchent' aussi car même si je n'ai plus mal, il demeure des contacts difficiles à tenir et supporter.  

"- Ce n'est qu'un pas, rien de plus. "

Lui aussi l'avait fait. Il était même venu me chercher seul à la boutique, ce qui était d'autant plus remarquable vu son état. Et il s'était remis bien plus rapidement que moi. Alors, c'est mon tour d'avancer de nouveau. Nous quittons la Suite avant de nous diriger vers le hangar secret ou sa machine nous attend. Le Siegfried restera au Royaume, lui. Il n'est pas encore tout à fait opérationnel même si ses réparations avancent bien. Et une fois seuls dans les escaliers menant au hangar, je viens doucement l'interroger.

"- Tu crois qu'un jour, ce sera moi qui te conduirais quelque part à bord de ma machine ?"

Bien que le Siegfried ne me sois pas réellement attribuée, je ne lui connais pas de propriétaire. Et puis, je crois que l'IA me reconnais vraiment alors je pense que cela joue. Enfin, dans tous les cas, pour que cela arrive, il faudrait que je commence par apprendre à piloter. Mais en discutant de cela, je ne pense pas au reste.  

- Pourquoi pas? Si tu apprends à piloter ce sera possible. Le cockpit du Siegfried a deux places... Je ne sais pas si c'est un vrai plus mais ça laissera plus de place.
Mais pour l'instant, tu restes sur mes genoux!

Pour le coup, je suis un peu étonnée. J'avais donné cette idée un peu comme cela et finalement, je pense que de sa part, je ne m'attendais pas à cette réponse. Il serait vraiment prêt à me laisser piloter ? Remarque, il y a un harnais dans le cockpit. En tout cas, ces derniers mots me tirent un sourire plus francs. Ça, ça lui ressemble toujours autant et bêtement, je crois que cela me rassure. J'ai encore un peu de mal avec le fait d'être devenue Magius alors, que rien ne change entre nous, cela m'aide à apaiser mes angoisses.  

- Accroche toi bien.
"- Entendu. "

Pas de passerelle cette fois, je viens donc m'agripper à lui comme lors du vol en Terres Sauvages. De toute façon, dans ses bras, je ne crains rien. Bien calée contre lui, ses lèvres venues voler les miennes un instant, le câble nous remonte jusqu'au cockpit n'attendant plus que nous. Et une fois Kougami installé aux commandes de sa machine, je viens de nouveau me couler entre ses bras, profitant de sa présence si proche pour respirer un peu plus librement.

- Je vais devoir t'apprendre à piloter alors? Ça devrait être rapide, comme tu es ingénieure tu connais déjà la plupart des commandes. Il te manque juste de la pratique.
"- Tu crois vraiment ? Enfin, c'est juste une idée que je trouvais amusante."

Mine de rien, j'en ai déjà passé du temps autour et dans des machines de ce genre. Mais jamais je n'avais eu cette envie-là, même pas avec l'Archangel. Peut-être est-ce la présence de l'IA, ou le lien qui s'est créé entre elle et moi depuis que je suis Magius. Après, le fait de voler m'a toujours fasciné alors si en plus il accepte de m'apprendre, je ne dirais pas non.

"- Si tu es d'accord, je voudrais bien que tu sois aussi mon professeur pour ça alors. Juste, pas tout de suite. "

Pour le moment, il y a bien plus important à faire. Comme se rendre à la Cité, pour commencer. Et comme nous allons décoller, rien ne m'empêche de regarder avec attention comment lui manipule son MS. Je suis déjà sur le siège du pilote en plus.

- Pourquoi pas? Le Royaume s'agrandit, ça pourrait être utile que tu saches piloter.
Hm, pas tout de suite, nous avons le temps.

Pour le moment, nous devons rejoindre l'Archangel alors, une fois les dernières vérifications du Strike-Freedom réalisées, la machine décolle et quitte l'enceinte du Château en un rien de temps. Et déjà, le paysage défile sous nos yeux. J'ai beau savoir qu'ainsi installé si proche de lui je ne crains rien, je peux sentir mon corps se crisper un peu alors que mon esprit s'affole un instant. Je reconnais cette rue, ce passage et...

La voix de Kougami me tire de mon inspection du sol et je viens suivre ses explications au sujet des commandes du MS. Mon regard demeure un peu agité, guettant malgré tout les mouvements à terre. Si mon coeur parvient à se calmer, mon esprit à plus de difficultés de son côté. Mais déjà, nous pouvons apercevoir l'Archangel et la manoeuvre pour nous poser directement à l'intérieur de ce dernier m’intéresse beaucoup. Je n'avais jamais vu le vaisseau sous cet angle, c'est assez impressionnant.

- Que veux-tu faire pendant le vol?
"- Saluer l'équipage, pour commencer. Après, je resterais surement un peu sur la passerelle en ensuite, ... Je verrais bien. "

Peut-être que le commandant ou les membres d'équipage auront de nouveaux retours au sujet des systèmes satellites. Ou des observations au sujet du vaisseau en lui-même. Mine de rien, il voyage beaucoup ces derniers mois alors, comme il y a déjà eu une défaillance, une surveillance accrue n'est pas à négliger. Il nous est précieux.

Les lèvres de Kougami se perdent un instant dans mon cou avant que le cockpit ne s'ouvre pour que nous puissions rejoindre le vaisseau. C'est dans ses bras que je repose pied à terre alors que nous pouvons sentir légèrement vibrer comme un pouls sourd et profond sous nos pas. Le coeur de l'Archangel se réveille, il ne tardera plus à décoller à présent.

- Je te suis.
"- Dans ce cas, allons sur la passerelle. Comme ça, personne ne nous cherchera."

Pias comme les fois précédentes. Un léger soruire étire mes lèvres alors que mes doigts calés entre les siens, nous parcourons les couloirs pour rejoindre le poste de commandement. Déjà, les consignes fusent alors que le vaisseau prend son envol. Sans les vitres nous permettant de voir sa progression, nous ne le sentirions même pas, c'est toujours aussi fascinant.

Les manoeuvres de décollage terminées, nous venons saluer tout le monde. Evidemment, le commandant s'enquiert de mon état sur lequel je le rassure avant que nous venions échanger un peu autour du vaisseau et de ses états d'âme. Les retours sont bons et maintenant que ce dernier est très sollicité, la question de la mise en fonction des I-Fields dessus revient au gout du jour. Il y a encore beaucoup à faire à ce sujet mais je promets de me pencher dessus au plus vite.

Et bien que je me sente en sécurité ainsi entourée et dans ce milieu connu et apprécié, je ne parviens pas à m'y sentir aussi à l'aise qu'auparavant. Je demeure l'esprit en alerte et l'oreille aux aguets, de façon instinctive. Ayant fait le tour de toutes les nouvelles du côté du poste de commandement, je viens passer auprès des mécaniciens gérant le coeur du vaisseau, qui sont ravis de me revoir. Même si le fait que je ne sois pas venue ne serait-ce que manipuler un instrument durant mon passage en aura surement interpellé certains. A terre, je pourrais. En vol, je ne suis pas assez sur de moi. pas aujourd'hui.

Nous passons malgré tout un bon moment du côté des machineries, ces derniers ayant notés plusieurs évolutions, mineures certes mais bien réelles, dans la mécanique de l'oiseau de métal. A croire que ce dernier nous réservera encore longtemps des surprises. Enfin, tout reste positif alors, pas de souci à se faire. Et en rejoignant les couloirs, je me sens un peu moins tendus qu'en arrivant. Rien n'a changé ici non plus, tout va bien.

"- Nous pourrions aller voir Agathe, maintenant ? Si c'est son premier vol, elle appréciera peut-être de ne pas rester toute seule à bord."

Une fois renseignés sur la présence de la Tisseuse à bord, nous venons rejoindre la salle de pause ou cette dernière se trouverait et à peine sommes-nous entrés que je me tend d'instinct. le regard clairement apeuré d'Agathe réveille le mien, qui se met à fouiller partout sans comprendre ni trouver de raison à son état. Ce qui me perd une seconde. Elle ne serait pas aussi mal s'il ne se passait rien, il y a forcément un souci. Mais lequel ?

- Dites moi plutôt quand est-ce que nous arrivons!
- Bonjour Agathe.
- Oh! Majesté! Conseillère! Vite, venez, approchez!
- Ça ne va pas?
- Je crois que j'ai le mal de l'air. C'est horrible, quand est-ce que nous allons nous poser? Je n'avais jamais voyagé dans une machine, c'est atroce.

Oh, ce n'est que ça ? Pour le coup, je sens mon sourire revenir se poser sur mes lèvres alors que je dissimule un soupir de soulagement. Il n'y a pas de raison que je m'en fasse alors je respire un grand coup avant de venir m'installer au plus près d'Agathe. La pauvre est réellement chamboulée, je ne devrais me sentir si soulagée en la découvrant ainsi. En tout cas, heureusement que nous sommes venus la voir. je m'en serais voulu d'avoir appris qu'elle était restée seule avec sa frayeur.

- Un engin de cet taille qui vol ce n'est pas naturel, ça me rend malade. Comment font les pilotes pour supporter ça? Je sens le tout tanguer constamment.
"- Ne vous en faites pas, Agathe. C'est vrai que c'est très surprenant au départ mais cela va passer, je vous le promet.
Vous voulez quelque chose en attendant ?
Vous croyez que vous pouvez toujours m'aider pour les exercices malgré tout ?"

Peut-être qu'elle aussi, le fait de se concentrer sur autre chose, cela l'aidera à ne plus se sentir aussi inquiète. Mine de rien, je crois que je suis rassurée de voir Agathe ainsi vulnérable à son tour. Oui, j'ai aussi le droit de flancher, d'avoir peur, de ralentir même. Du moment que je repars et que je ne m'arrête jamais. Ma main a trouver déjà celle de la Tisseuse et assise à ses côtés, je viens focaliser son attention sur moi et sur nos exercices habituels.

Doucement, la voir se calmer finit par m'apaiser aussi d'une certaine façon. Je demeure plus attentive que d'ordinaire mais moi aussi, retrouver des repères même en vol, cela me soulage. Agathe a retrouvé des couleurs et recommence même à sourire. Oui, j'y arrive un peu mieux à présent. Les fourmis ne se sont pas réveillées depuis quelques jours et j'espère secrètement qu'elles soient parties pour de bon. D'ailleurs, en y pensant, une question m'échappe, aussi bien destinée à la Tisseuse qu'à Kougami.

"- Vous croyez que je devrais m’entraîner aussi... à porter une bague ?"

- Vous n'en avez jamais porté? Il vaudrait mieux en essayer une ou deux avant le mariage dans ce cas. Si vous ne supportait pas votre alliance et que vous la retirez dès le premier soir beaucoup ne passeront pas l'éponge.

Je cherche dans ma mémoire mais je ne crois pas. J'avais une gourmette, avant ma chute dans la rivière mais après, plus rien niveau bijou. Jusqu'à son bracelet et son anneau accroché dessus. Alors non, je n'en ai jamais porté. Je suis le regard d'Agathe qui se pose sur le Roi avec un éclat un peu particulier avant de lui tendre la main et d'attendre.... Mais quoi en fait ?

- Vous voyez une bague à mon doigt? Non. Vous êtes le seul à en avoir une dans cette salle.
- Je n'ai p-

L'anneau de sa mère. Je n'y aurais même pas pensé. Pour moi, cet anneau fait partie de lui alors un instant, je suis surprise de le voir déjà venir récupérer sa chaîne avant d'en libérer la bague en écaille de dragon. Bien que cette dernière ne brille pas, elle me fascine encore plus que lors de ses éclats.

- Tenez.
- Essayez là, avec un peu de chance ce sera la bonne taille. Ne forcez pas, si elle est trop petite nous vous en trouverons une autre une fois à la Cité.
Je ne ferais pas un tel voyage tous les jours, heureusement qu'il y a une récompense digne de ce nom à l'arrivée.

Une récompense ? Pour le coup, je me demande un peu d quoi elle parle mais déjà, Agathe m'ayant remis l'anneau de Kougami, je viens doucement l'enfiler à mon doigt. Et si la taille n'est pas parfaitement adaptée à mon doigt, elle tient malgré tout très bien à mon doigt. C'est drôle, j'aurais cru cela un peu plus lourd du fait qu'elle ne soit pas en métal mais il n'en ai rien. Et si mon regard capte parfaitement cette image, mon esprit semble peiner à lui donner son véritable sens.

"- C'est un peu... étrange mais ça ne me gêne pas. "

Les fourmillements sont demeurés en périphérie de mon geste. Le contact continu sur ma peau n'est pas suffisant pour les rappeler à mon bon souvenir alors doucement, je viens fermer ma main, pour venir simplement un peu apprivoisé ce poids légèrement différent contre ma phalange. Et de sentir que me doigts continuent de réagir correctement à mes sollicitations fait revenir mon sourire mais aussi un peu d'eau à mes yeux. Encore une fois, c'est lui qui me libère.

"- Merci..."

Je viens rapidement passer mon bras devant mes yeux pour en chasser cet excès d'humidité soudaine. Ce n'est rien, juste une nouvelle forme de soulagement, je ne veux pas qu'ils s'inquiètent pour cela. Alors, je viens respirer un grand coup avant de laisser mon sourire demeurer sur mes joues, un peu rougies maintenant. C'est une alliance. Presque comme la mienne. Presque la mienne, même. La notre. Bientôt.

"- Et toi, alors ? Tu en as déjà porté avant ?"

- Oui, c'est déjà arrivé.
- Mais pas au même doigt. Chaque fois que j'ai réussi à vous faire enfiler quelques bijoux j'ai fais bien attention. Jamais à la place d'une alliance.
- Hm, mais pas seulement. J'ai déjà mis celle de mon père plusieurs fois. Avant de faire un échange avec Houki c'était la sienne que j'avais et... quand j'apprenais à être roi il m'est arrivé de l'enfiler en me demandant ce qu'il aurait fait. Alors... Je sais que j'arriverais à en porter une sans souci.

J'écoute avec beaucoup d'attention les paroles de Kougami. Même si nous allons nous marier, je réalise que j'en sais encore peu sur lui. Enfin, le principal évidemment. Plus tous nos souvenirs partagés mais il est vrai que pour tout ce qui est de son passé, je ne l'interroge que rarement. Je ne veux pas réveiller la douleur de la Nuit Sanglante qui entache encore tout son être. Alors, mine de rien, j'apprécie d'apprendre ce genre de petits détails, même insignifiants. Parce qu'ils sont aussi lui.

- Tu veux la garder quelques heures ou quelques jours pour te rassurer définitivement?
"- Euh... Eh bien... "
- Ça ne va pas Majesté? Imaginez un peu que quelqu'un le remarque à bord! Ils vont croire que vous êtes déjà mariés et déclencher un véritable scandale.

Vraiment ? Maintenant que j'y pense, cela serait en effet tout à fait possible. Je n'y aurais jamais pensé sans elle. Je ne dois pas oublier qu'ici, je ne suis plus juste dans la Suite. Il y a aussi du monde. Allez, on respire un grand coup. Je ne crains rien pour autant et puis, la Cité à besoin de lui alors je ne vais pas reculer maintenant.

- Si vous voulez la porter faites-le le soir ou la nuit, juste en tête à tête.
- A toi de voir chérie.
"- Je préfère te la rendre. Je m'en voudrais trop de l’abîmer voir pire. Et pour la nuit, nous verrons quand nous y serons.  "

Rien que le fait qu'il me propose de la garder suffit à faire doucement monter la chaleur dans ma poitrine. Ce bijou est terriblement précieux mais c'est sans la moindre retenue qu'il me l'a tendu avant de me proposer de la garder alors, ce n'est pas rien. Et pour lui montrer que je suis bien consciente de ce que cela représente, je viens moi-même la remettre sur sa chaîne avant de replacer le tout autour de son cou. Là, il est entier. J'attendrais la mienne, sagement.

Nous reprenons les exercices dans une ambiance bien plus légère à présent. Agathe est rassurée même si elle n'est pas vraiment à l'aise non plus. Au moins, elle n'est plus terrorisée. J'espère que la nuit ne sera pas trop difficile pour elle. Sentant doucement la fatigue venir me faire étouffer l'aube d'un baillement, je pense que cela ne sera pas un souci pour moi. Du moins, m'endormir.

Les exercices se terminent et avec eux, se rapproche l'heure du dîner. Kougami nous propose de manger dès maintenant, afin de ne pas être à table en même temps que la majorité des soldats. Oui, un peu de calme ne serait pas refus. Mine de rien, le son monte vite dans le réfectoire et ainsi, nous n'aurons pas à crier. Ma main a retrouvé celle du Roi tandis qu'Agathe vient prendre son bras. Elle marche sans trébucher ni tanguer, c'est la preuve que malgré sa peur, elle reste calme. Un bon signe.

- Allez-y aussi Agathe, je vous apporte le repas.
- Le roi fait le service?
- Je prends soin de ma fiancée et de ma meilleure tisseuse, je n'ai pas le droit?
"- Merci, c'est gentil.  "

Je sais que c'est aussi pour me permettre de ne as avoir à trop forcer sur mes mains qu'il fait cela. Aussi, je le laisse récupérer les plateaux tandis que nous venons nous installer à table avec la Tisseuse. Une de celle un peu à l'écart avec une place dos au mur pour moi. Les soldats ont tendances à faire claquer la porte en arrivant par groupes, ainsi je ne passerais pas mon temps à sursauter. Et c'est de bon gré que je viens moi aussi me caler contre Kougami dès qu'il nous rejoint à table.

- Bon appétit mesdames. Repas militaire, j'espère que cela vous conviendra.
- Pauvres soldats, comment font-ils pour supporter vaisseau et rations?
- Ils ne vivent pas au château?
"- L'entrainement, aussi ? Et puis, ce n'est pas si mauvais que cela. "
- Je ne suis pas sortis de ma zone de confort depuis trop longtemps apparemment. Ce voyage va être plus difficile que prévu.
- Si ça ne va pas vous pourrez rentrer.
- Hors de question!
J'ai des choses à faire à la Cité,
- Mangez, toutes les deux, vous avez besoin de force et vous dormirez mieux l'estomac plein.
"- Bon appétit à tous. "

Si la Tisseuse reste dubitative à la vue de son plat, en venant y goûter elle finit malgré tout par se ranger à notre avis. Ce ne sont pas les petits plats du Chef mais pour un vaisseau militaire, c'est déjà de la bonne cuisine. Honnêtement, je ne saurais pas faire mieux.

- On ne risque pas de tomber du lit en plein sommeil si le vaisseau bouge?
"- Ce n'est jamais arrivé à ce que je sache. Déjà que les seuls moments ou il est susceptible de bouger sont le décollage et l'atterrissage, vous pouvez dormir rassurée. "

Même en ayant dormi à deux dans un lit étroit, nous n'avons pas eu ce souci alors il n'y a vraiment aucun risque pour elle. Mais je peux comprendre son inquiétude, étant moi-même un peu angoissée par ce voyage, pas pour les mêmes raisons. Alors, si je peux la calmer un peu et l'aider à se reposer, cela sera avec plaisir.

"- Je suis étonnée d'ailleurs. Tu n'as pas encore demandé à faire installer une piste de danse à bord de l'Archangel. Il faut croire qu'être devenu Empereur t'aurais assagi. "  

Une façon comme une autre de reprendre la discussion autour d'un sujet plus léger. Moi aussi, cela me fait du bien de me changer les idées. Car je sens mon regard qui est incapable de se poser même sur mon assiette plus de quelques secondes d'affilées. Je connais ces bruits, je reconnais ses sons mais c'est plus fort que moi, je dois rester attentive. Ce qui me fatigue plus que je ne l'aurais cru. J'ai eu besoin de poser plusieurs fois mes couverts afin de ne pas les laisser m'échapper. Au moins, j'ai fini mon repas.