- J'vois pas de quoi tu parles, j'connais pas d'artificier. Ou alors j'en ai sauté un mais j'savais pas qu'il bossait là-dedans, c'possible remarque...

"- C'est vrai que ça n'a pas... été écrit en gros dans le ciel... devant tout le monde...
J'aime White Denkel signé Shu"

Tu veux faire la maligne, hein? Aucun souci, moi aussi je sors mes armes. Je suis peut-être une baleine doublée d'un dirigeable mais j'ai encore de la ressource. Je reviens juste caler un peu mieux les sacs dans mon dos alors qu'une de mes mains vient passe sous le truc qui me sert de bide actuellement. Ils pèsent sérieusement lourd, même sans s'énerver alors là, comment dire que si je peux ne serait-ce que soulager un minimum ce poids, je le fais.

- Garde ton souffle pour monter, tu vas en avoir besoin ! Yen a pour un moment !

"- Compris... "

Ouais, je sens que ça va être long. Alors, je vais économiser mon souffle et suive de mon mieux. Je me traîne, je m'en rends bien compte, mais je peux pas accélérer plus. Et j'aime pas trop ça parce que si j'ai des moments de répit de leur part, ce que j'apprécie grandement, quand ils décident de se réveiller, ça commence à faire bien mal en fait. Heureusement que c'est court par contre parce que je suis chaque fois obligée de ralentir dans ces moments-là. Bande de petits cons.

"- Putain de.... Mais c'est qu'ils me pissent dessus en plus !!"

C'est quoi ce bordel, sérieux ? Bon, vu la chaleur, je m'en cogne que mon pantalon soit trempé mais de quel droit ils se permettent ça? En plus, ça colle quoi. Espèce d'enfoirés. Z'avez de la chance que je doive me concentrer pour grimper parce que là.

- Ah ta gueule pétasse !

Quoi? C'est quand même pas ma faute si son amant tout sauf secret mais pas officiel pour autant est venu hurler à la face de la Cité et même du Royaume son amour inconditionnel pour la Mamy aux cheveux blancs. C'était tellement bien fait que tout le monde en a profité. Pour un peu, je suis sure que les dragons qu'étaient passés ils ont pu aussi le voir donc c'est juste de notoriété public, c'est tout.

En attendant, je grimpe. Enfin, je travaille ma respiration pour l'économiser et la rentabiliser à chacun de mes pas. Ils me pompent toute mon énergie, c’est impressionnant. J'aurais déjà gravi normalement, c'est vraiment leur faute. Et puis sérieux, c’est quoi cette connerie en plus?

- Qu'est-ce tu racontes ? Ça pisse pas ces trucs, pas tant que c'est pas dehors. T'as fait une hémorragie ? C'est du sang ?

"- Nan, je suis juste trempée. C'est pas coloré et... Ça sent pas le sang. Ça pue par contre, beurk ! "

Super, je vais sentir ce truc un moment en plus du coup. Dans le genre je fais tout pour faire chier, vous avez réellement gagné la palme, là. Bon, s'essuyer la main pour commencer, pour limiter les dégâts. Putain, je peux même pas retirer le pantalon quoi.

"- Pas la peine de s'attarder là-dessus. Vas-y, je te suis. "

- C'est chelou ton truc... Tu crois que ya un problème avec les parasites ?

"- Oui, ils existent ! "

- Un autre problème. Ca, on le sait.

Mais qu'est-ce que j'en sais sérieux ? Ils sont deux problèmes de taille et de poids que je supporte depuis déjà presque 8 mois alors merde quoi ! Enfin, si ça se trouve c’est bêtement parce qu'ils crèvent la dalle comme d'habitude. J'ai jamais passé autant de temps sans bouffer depuis qu'on m'a appris qu'ils sont deux alors pas besoin de chercher plus loin. J'ai trouvé leur problème.

"- Pfff, ils ont pas eu leur dose de sucre, j'ai plus de bonbons. Cherche pas plus loin. "

En attendant, on s'arrête surtout pas. On avance et on respire. On serre les dents et les poings quand ça castagne et on ralentit pas. Punaise, ça commence à devenir escarpé et le problème, c'est qu'avec eux, me coller à la paroi, c'est tout sauf évident. Même sans les sacs, ça devient dangereux. J'ai de la chance, ils ont bien cognés juste avant alors là, ils récupèrent. On en profite alors. Mais sérieux, ils veulent pas faire la sieste un peu là?  

"- C'est encore loin? "

- Ca m'paraît vachement bizarre quand même. Depuis quand le manque de sucre fait... "pisser" ?

"- On s'en tape ! "

Putain mais c’est pas vrai ça. On s'en fout. De toute façon, si le problème venait de moi, ça durerait pas car le Code s'en chargerait d'office. Donc c'est encore la preuve que c'est forcément leur faute. Et s'ils ont un problème je m'en contre fous. Ils ont qu'à se tenir tranquille. Si ils arrêtaient de me bigner de la sorte, ça se passerait mieux aussi. Ils se font même pas mal à force? Parce que moi, ils me fatiguent vraiment là.

- A ce rythme, encore une bonne demi-heure. On peut faire une pause si t'as besoin, ya un peu d'ombre là-bas.


"- Ça marche. Juste de quoi boire un coup. "

Je veux pas m'éterniser de trop non plus. Plus vite je serais arrivée, mieux ce sera. Je viens m'asseoir avant de passer ma main sur mon ventre gonflé comme jamais. Pfff, vous êtes vraiment lourd. D'ailleurs, je viens retirer le grand ruban épais qui me coiffait pour venir le passer au niveau de mon bas ventre et dessus. Ça fera un soutien de plus. Allez, on se désaltère un coup et... on attend la fin de leur crise. Putain mais de quel droit ils frappent plus fort à chaque fois? On souffle un grand coup, on attend que ça passe et on se relève tout de suite. Parce que là...

"- C’est bon, on est reparti. "

- Dis-le si t'as besoin de souffler en cours de route, c'pas un crime.

Sauf que là, je crois surtout que je vais avoir un autre problème. Alors c'est pas un crime certes mais si c'est ce que je crains, j'ai surtout pas de temps à perdre. Ça peut pas venir de moi tout ça, donc c'est forcément eux les responsables. Et même si en théorie j'ai encore du temps devant moi, je pense que les coups qui se font aussi marqués et presque réguliers, c'est tout sauf bon signe dans mon état. Alors je grimpe et j'avance de mon mieux sans faiblir.

- On arrive ça y est.
Bienvenue à la maisoooooon !

Franchement, la vue est surement magnifique mais là j'ai pas vraiment l'occasion d'en profiter. Parce que j'ai sérieusement l'impression d'avoir les entrailles qui déraillent, là. Bon, en tout cas, je serais à l'abri. C'est une bonne planque. Enfin, ça le sera si je parviens à entrer là-dedans. Putain, me dites pas que je vais rester bloquée dehors? Allez, on rentre le ventre, on se tord dans tous les sens et... Nan, pas moyen. En plus, les voilà qui reviennent y mettre du leur au point de me forcer à tomber genoux. Merde !

"- Putain... White, ils arrivent.... "

- De quoi ? Des soldats de la Cité ? Du Royaume ? Des MS ? Des vaisseaux ?

Mais de quoi elle cause, elle? Rhaaa, et merde, je peux même pas lui répondre de suite. Là, ils y sont pas allés de main morte. Mais putain, ils se tracent un chemin à coup de dent là-dedans ou quoi? Allez, on respire profondément et on s'affale un peu mieux parce que là, de toute façon, ça va faire mal.

"- Les monstres... c'était ça l'eau tout à l'heure... Ils ont décidés d'arriver maintenant... "

Et comme pour me donner raison, les voilà qui reviennent en mettre une couche. Putain, j'ai beau résister à la douleur, même en serrant les dents, ça fait super mal ce truc. J'en ai les ongles qui ont crissé sur le sol, c'est pour dire.

- Eeeeeee...
Là, maintenant, tout de suite ? Mais ça devait pas attendre genre encore un mois ou deux ?

"- Un bon mois, si. "

Mais sans être super calée sur le sujet, je pense que le gros coup de chaud de toute à l'heure plus le fait que je m'arrête jamais, ça a pas aidé à les laisser s'accrocher à l'intérieur. Oui, y en a qui ont du vaguement me prévenir que si je me posais pas, ils pourraient débarquer en avance mais c'est pas comme si j'y avais prêté beaucoup d'attention. Ni que je souhaitais qu'une seule chose: qu'ils me lâchent. Pourquoi personne m'a dit que par contre, ils m'arrachaient l'intérieur au passage, hein?

- Tu dois te planter, ça doit être le sucre ! Tu disais ça tout à l'heure !

"- C'est pas comme si je disais jamais de conneries !
Aide-moi à retirer ça, s'il te plait. "

Parce que que là, j'arrive même pas à me redresser alors venir retirer mes fringues, comment dire que ça va pas être possible? Allez, on va douiller un temps et après, ils seront dehors. Je pourrais les files à White pour qu'elle les ramène et je serais libre de nouveau. Enfin. Oui voilà, on s'accroche à ça et...

"- PUTAaaaaaaah !... pffff.... "