« Je n'ai pas la prétention d'être un être sans défauts. Je n'ai pas une dentition qui assure la distance - j'ai d'ailleurs rdv chez le dentiste très prochainement - je n'ai pas un caractère bien facile non plus. Je suis le genre de personne à souhaiter avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. Mais au delà de ma tête de con et de mon caractère parfois franchement minable, je pense tout de même avoir ma place sur Terre. J'ai un humour de très grande qualité » C'est tout. Ôde à l'amour sur ma personne.  

J'ai toujours été éprise de liberté. Vivre dans une petite cage dorée ne m'a jamais exaltée. Au contraire, l'aventure que pouvait m'offrir ce qu'il y avait derrière les murs de la capitale me faisait rêver. Dormir à la belle étoile, manger et cuir la nourriture au feu de bois, courir à travers champs et marées comme une petite folle sans protocole, c'était cela que j'espérai. Il s'est révélé que la nuit, il faisait très froid. Qu'à part manger des pommes - si c'était vraiment des pommes - il n 'y avait pas grand chose à faire cuire, et qu'il semblait y avoir plus de marées que de champs. Bref. À part un petit cadeau offert par un voyageur je ne peux pas dire que cette épopée était une réussite.
Et pourtant j'y croyais ! Et j'y crois toujours.

J'y crois toujours à mon arrivée sur le premier village qui croise ma route. J'avais déjà l'ambition d'y faire ma vie, mon petit chez moi, loin de l'ambiance fourbe de la noblesse. Élever des vaches ne me déplaisait pas. J'ai toujours aimer les vaches. Pas trop le lait. Mais ces braves bêtes étaient pleine de tendresse lorsqu'on savait s'y prendre, j'y étais attachée. Je ne peux pas mentir. La surprise ne m'a pas effleurée l'esprit tellement le poids de l'angoisse était considérable à mon entrée. Ce lieu n'avait rien de bien sinistre. Malgré le silence du village, les bruits familiers de la nature faisaient leur œuvre. Et pourtant, ce quelque chose était tellement palpable qu'il me fit tomber à terre. Mes poumons brûlaient, le flux de l'air était trop intense. Mon corps ne supportait pas cet acharnement à retrouver mon souffle. Je faisais une crise qui m'était inconnue jusqu'à ce jour : l'angoisse. Pourtant, je savais bien que cette dernière n'était pas inexplicable. Je le savais, quelque chose s'était déroulé dans ce lieu. Ais-je par moi-même désiré pressé ce don à se révéler ? Ou cette curiosité inconsciente s'en est chargée ? Je vis l'horreur avant de m'effondrer.

Mes retrouvailles avec mon père furent complexes voire chaotiques. La vision d'horreur m'avait métamorphosée. Je n'étais plus la jeune femme pimpante et docile. Mes yeux n'exprimait plus que la rage et le dégoût. Des hommes, des femmes, des enfants !! Mes efforts étaient considérables pour ne pas vomir ma haine. J'avais fui le spectacle, comme si le diable me poursuivait au corps. À quoi bon faire preuve de courage ? Il n'y avait plus rien à faire...
La conversation fut houleuse ce soir là et a dégénéré :