L'âme d'un dragon est indomptable

Capitale - Janvier 257

Il fallait que cela arrive. J'espérais avoir plus de temps, je priais pour qu'il oublie, mais une nouvelle fois le maître frappe.

Au palatin, après un conseil matinal de janvier, ces petits pions prénommés Asran m'attendent devant les portes. Evidemment la garde s'affole et je suis prévenu tout de suite. Kalicko est là. Nelsha est là. Tout le conseil est là. Je ravale ma salive et ordonne aux gardes de laisser entrer ces individus porteurs de malheur.

- Le Maître veut vous voir. Maintenant.
- Où dois-je le rejoindre?
- Suivez-nous. Tout de suite.

Quoi ? Maintenant? comme ça? Merde. Je pensais avoir le temps de dire au revoir à ma belle et de serrer ma fille dans mes bras. Il n'en est rien. J'échange un regard avec Mitsuki, avec Monica, avec Sam aussi. Tous hochent la tête. Je sais qu'ils veilleront sur ma reine et ma princesse en mon absence, Sam est d'ailleurs déjà prêt à la retenir.

Puis je m'avance vers elle. Ma fée. Ma reine. Ma mienne. Je pose une main sur sa hanche et embrasse sa tempe.

- Tout de suite, répète l'impatient Asran en chef du jour.

Je l'ignore et prend une bonne bouffée d'air près de ma peluche. Je grave son odeur dans mon cœur une nouvelle fois.

- Je t'aime, ma reine.

Juste quelques mots, un regard lourd de sens pour nous et je m'éloigne d'elle pour faire face à mon destin. Les Asran m'encerclent et se mettent à avancer, je suis le mouvement pour ne pas les mettre plus en colère.

- Pour le Royaume...

Nous montons dans une simple voiture qui s'éloigne du Palatin à toute vitesse sans plus attendre. J'inspire profondément, me gave de lumière autant que je le peux, essaie de mettre de l'ordre dans ma tête et... Oh. Gekiryu? Je souris. Il m'a effleuré de sa présence pour me signaler qu'il me suivait.

Ce combat, je ne le mène pas seul.

Nous sortons de la Capitale, nous nous éloignons sur les terres sauvages et arrivons à une sorte d'avion de chasse. Ils me font monter à bord. Merde. Est-ce que les dragons vont aussi vite que de tels engins? Je ravale ma salive et grimpe à bord. L'appareil décolle, son pilote m'emmenant droit vers l'ascenseur orbital.

Ascenseur Orbital - Janvier 257

Le trajet m'a laissé plus que le temps de m'inquiéter. J'essaie de contrôler mon appréhension mais c'est difficile. Je redoute Valdam. cet homme a tant de puissance que cela devrait être interdit. Newtype, immortel, possesseur d'une armée et de technologies qui nous dépassent... Il a tout. Tout sauf un cœur. Ils me font attendre dans une salle bien trop clair et bien trop grande, sans le moindre meuble. Je m'assieds à terre et patiente.

Combien de temps? Trois heures. Sans la montre qui m'accompagne et que Kalicko a faite pour moi, je ne l'aurais pas su.

Soudain, un Asran entre. Il m'ordonne de me changer et de déposer mes affaires dans un bac. Ok... Super... C'est quoi ce bazar? Je l'ignore mais j'obéis. Enfilant le simple boxer blanc qu'ils me donnent à la place. Très mauvais choix de coloris si vous voulez mon avis.

- Et maintenant?
- L'alliance et le collier également.

La surprise passe dans mes yeux.

- Et si je refuse ?
- Vous regretterez.

Putain mais ils me préparent quoi au juste !? La peur enfle dans mon cœur. Les Asran me l'avait dit, la prochaine fois, la hache ne s'abattra pas à côté. Et si je perdais mon alliance sur un bras perdu? Je fixe le Asran. Il attend que je me décide.

- Vous savez, s'il a des questions, je peux simplement lui répondre, pas besoin de tout ce cirque.
- Vous les gardez ou non?

Je regarde mon alliance et ma plaque militaire. Elles font partie de moi. Mon collier ne devrait pas craindre grand chose: pour qu'il tombe il faudrait qu'on me coupe la tête... Mais mon alliance. Bordel. J'y tiens tellement. Mais la retirer c'est... Je n'y arrive... pas?

- Je les garde...

Il hoche la tête et s'en va, me laissant de nouveau seul. Cette fois, je ne peux savoir combien de temps cela dure. Je sens que j'ai faim, que je commence à fatiguer et qu'il fait frais. Oh non, pas le froid... Ca va pas commencer comme ça. Je ferme les yeux et me plonge dans mes pensées pour essayer de passer le temps.

Est-ce que Kalicko tient le coup? Est-ce que Nelsha va bien? Est-ce que le Royaume subit une nouvelle punition? Je suis coupé du monde... De mon monde...

Je perds toute notion du temps. L'ennui fait rage. Je fini par avoir faim et froid. J'essaie de dormir mais ces deux facteurs m'en empêchent. Je grogne et gronde, m'allonge et tente de trouver une position confortable pour la énième fois. Mais le sol est dur et mon estomac gargouille. Je dois dire que je m'attendais à plus brutal venant du maître, là, ca ressemble à de la torture douce... Et que dire de ma tenue? Entre ça et la cage, j'ai l'impression d'être un rat de laboratoire.

Un Asran finit par se pointer. Dans on extrême gentillesse il me tend un peignoir blanc que j'enfile sans réfléchir.

- Le maître vous attend.
- Bah moi aussi je l'attends!

Je le suis dans les couloirs de l'ascenceur orbital, pieds nus. Peu à peu, je sens l'aura du Maître m'englober. Sa puissance est telle que je commence à avoir mal à la tête rien qu'en avançant. Pourtant, soudain, je devine aussi une autre présence. Légère et discrète, presque imperceptible. Gekiryu? M'avoir fait attendre n'était peut-être pas une bonne idée de leur part en fait...

Nous arrivons dans une trop grande salle. Au bout d'un long tapis, sur son estrade, fièrement assis sur son trône, Valdam. Son aura est si écrasante que le Asran me laisse rapidement avancer seul. Une fois à une distance qui me paraît correct je cesse d'avancer et le fixe. Cela lui déplaît, il renforce son aura et m'agenouille de force.

Enfoiré! Je déteste quand il fait ça.

- Pourquoi avoir déployé vos boucliers ? gronde t-il autant dans ma tête que dans mes oreilles.
- Parce que vous alliez forcément nous tirer dessus ?

Il n'a pas aimé mon ton, la douleur dans ma tête s'amplifie, l'air devient lourd et je peine à respirer. Allez Kougami, du nerf! Pour le Royaume! Je regarde mon alliance et serre le poing. Ca va aller. Je ne suis pas seul !

- Vous avez désactivé la bombe.
- Déplacé en fait.

Ah, il relâche un peu la pression.

- C'est notre plus grosse arme, me justifié-je. La plus puissante de toute. Alors nous avons décidé de la charger sur un vaisseau que nous pourrons envoyer sur Scydonia.

Soudain il fait noir, il a plongé si vite et si violement dans ma tête que mon esprit a éclaté net. Le code me réanime et je sens qu'il creuse encore en moi. Je ne cherche pas à résister, je lui montre que nous sommes réellement entrain de charger la bombe sur un vaisseau.

- Je vous aurais bien prévenu mais j'avais pas votre numéro, lancé-je avant de le regretter.

Il n'aime pas quand je prend ce ton. Le noir m'engloutit de nouveau. Les ténèbres sont partout. Valdam est partout. Je crains un instant pour ma famille et pour ma vie, mais de nouveau je sens la présence de Gekiryu tel un battement d'aile. Il veille. Il ne peut empêcher toute la douleur d'où il est mais... Je sens qu'il est avec moi. Littéralement. Là, sous ma clavicule, où il a planté sa griffe, une part de lui est avec moi.

- Nous savions que vous le prendriez mal, mais je n'avais aucun moyen de vous demandez ou de vous expliquez alors nous avons décidé d'agir. Les citoyens commençaient à s'interroger sur les sous-sols. Cela devenait dangereux, surtout avec les Scydoniens que nous avons découvert dans nos rangs, comme Arya qui en était même devenue une Shinya. Au lieu de laisser cette arme à leur portée, j'ai préféré l'éloigner et la braquer sur eux.

Il n'a pas l'air content mais il ne me replonge pas dans les ténèbres. Tant mieux. Je fixe mon alliance, elle est ce point de lumière qui me garde en état. Déjà la dernière fois que je suis venu ici elle scintiller. Aujourd'hui c'est pareil. Elle chauffe et brille.

- Nos boucliers sont juste là le temps de vous l'expliquer. Ils ont toujours une avance sur nous, je ne peux me permettre de perdre une partie de mon armée si je veux les terrasser.

Il peut même aller vérifier les dossiers via Asuquattre si cela l'amuse, les généraux et moi avons tout prévu. Ma défense tient la route et en plus Gekiryu l'empêche de voir le reste alors... Il ne peut voir le second plan derrière le premier car le second plan même moi je ne le connais pas. Seul Scydonia le connaît.

- Vous n'auriez pas dû. Vous serez puni.
- Combien de vies ?

Il va encore envoyer ses MA ?

- Combien de bras ?

Je me raidis puis me force à inspirer. Une pensée s'envole pour Sam. Nous le savions. Il m'a préparé.

Sam et moi avons tout fait pour que tous croient encore à ma faiblesse à l'épaule. Je me suis forcé à toujours porter un haut, même une fois ma reine passé par là. J'ai continué de refuser toute hache approchant, même après tous mes entraînements. J'ai continué de montrer des fausses faiblesses à l'entraînement devant mon oncle. Plus aucun cliché du roi torse nu n'est apparu. Le seul endroit où je me permettais de montrer que tout allait bien était la Suite. Là je pouvais ôter mon haut sans me soucier du plan.

Pourtant, j'ai quand même peur. Un part de moi a frémi. Est-ce pour mes bras ou pour mon alliance qui risque de tomber avec? Je l'ignore, mais je vais bientôt être fixé.

Valdam lève la main et des Asran apparaissent. En un rien de temps ils me prennent mon moche peignoir blanc et je me retrouve pris dans... un champs de force !? C'est quoi ce bazar !? Il n'y a aucune attache, juste des piliers qui sortent du sol et tada je me retrouve comme un con bras vers le ciel et pieds loin du sol !? Je suis pas d'accord !!!

- Je n'aime pas le sang, cela tâche.

Bah laisse moi alors !?

Son accoudoir gauche s'ouvre et une petite hache apparaît. Toute petite.

- Démonstration.

Il appuie sur la lame, un laser sort du mur et me tranche net le bras droit. La douleur me fait hurler. Le pire est-il de perdre mon bras? Ou est-ce la brûlure du laser qui se propage sur plusieurs centimètres dans ma chair avant que le code ne l'arrête? Le bras flotte dans l'air avant d'être pris par un Asran. Un nouveau repousse. Je ferme les yeux et tente de m'accrocher à mon talisman. Ma reine. Ma magicienne. Elle doit souffrir de mon absence. Elle va surement souffrir de mon retour.

Je ne veux pas !

Cet enfoiré appuie de nouveau sur la lame et le laser coupe mon bras avant même qu'il est repoussé. Je serre le poing gauche. Il y a toujours cette petite chaleur, juste là, qui émane tranquillement.

"Tiens bon, petit roi."

Plus facile à dire qu'à faire mais je m'accroche, encore et encore, soulagé de constater que sans perte de sang les ténèbres ne m'attirent pas mais peut-être n'aurais-je pas dû ressentir cela car je sens la colère de Valdam monter d'un cran.

Soudain, une image de Kalicko apparaît dans ma tête. Ses mains sont en miettes, sa jambe est salement amochée, ses cheveux son courts, son corps parsemés de marques. Un hoquet m'échappe. Non, pas ça. Pas de telles images. Je sens les larmes monter.

- Ne fais pas ça, grondé-je à mon tour.

Je relève la tête et adresse un regard mauvais à leur maître à la con. Pas ma reine. Je te l'interdis. En guise de réponse, il laisse son second accoudoir s'ouvrir. Une nouvelle hache miniature apparaît... Cette fois, ce sera mon bras gauche qui tombera, emportant mon alliance avec lui.

Voir mon bras droit tomber est une chose, voir mon alliance être embarqué avec en est une autre. Je hurle et tente de me débattre. Je veux qu'on me la rende! MAINTENANT ! Mais personne ne m'écoute, personne ne me l'a rend. Pire, elle s'éloigne de moi. Le champ de force m'empêche d'agir et soudain je sens un froid terrible s'insinuer en moi depuis mon cœur. Je ne les laisserais pas faire.

- Rends la moi !!!!

Le bras gauche saute.

- TOUT DE SUITE !!!

Il projette une nouvelle image de Kalicko dans ma tête, si mal en point que mon cœur s'arrête.

" Dégage !!! "

L'image disparaît. Mes bras repoussent lentement alors que je respire bruyamment, fixant ce monstre d'un regard mauvais. Je. Veux. Mon. Alliance. Je note que son regard a changé, il est devenu... curieux? Mais, je en comprends pas pourquoi.

- Retirez lui son code.
- Quoi ?

Les Asran me libère du champs de force pour me forcer à les suivre.

- C'est possible ça !? Je veux pas!

C'est mon code! celui qui me permet de veiller sur ma reine. Celui qui me permettra de le faire éternellement. Je sens la panique me gagné avant qu'une vive douleur dans le cou ne me fasse sombrer. Une piqure? Fais chié...


Vraiment? Et comment? Que puis-je faire face au créateur même de ce code? Je perds connaissance sans me rendre compte de l'importance de ces paroles: le Grand Vent est là.

Un laboratoire de l'ascenseur orbital - Janvier 257

Je n'arrive pas à me concentrer. Tout est noir autour de moi et il m'est impossible de mobiliser mon corps. J'entends des voix, elles paraissent lointaines, des Asran? Bande de pourri. Et puis il y a cette douleur dans mon cou, je suis sûr que c'est une drogue qui me maintient hors d'état de nuire.

Je sens qu'ils trifouillent en moi sans pouvoir l'expliquer. Je ne peux pas parler de douleur mais c'est désagréable... Jusqu'à ce qu'il y ait comme un éclair dans ma tête. Un éclair blanc. Comme ce flash qui est censé me transporter dans la dimension du code. J'essaie de me concentrer à nouveau mais je n'y arrive pas. Pourtant, je sais que ce petit symbole semblable a un V est apparent sur ma main.

Ils essaient vraiment de me le retirer?

"Ne les laisse pas faire, tu peux résister."

Comment!? Lui et l'autre qui me ressemble disent ça mais... Comment !? Je ne comprends pas! Je ne peux pas bouger!

"Brise tes chaînes."

Quelles chaînes?

Un nouveau flash blanc m'emporte dans la dimension du code. Ici, ni douleur au cou ni incapacité à réfléchir. Juste moi flottant au milieu de ces deux planètes et des étoiles. Je regarde tristement ma main... Pas d'alliance. Ils me l'ont prise. comment vais-je annoncer ça à ma reine?

Hélàs je n'ai pas le temps de m'y attarder, autour de moi, la dimension du code semble trembler. Comme si quelqu'un m'était des coups de marteau dessus depuis l'extérieur. Ils sont entrain de me l'enlever.

Nouveau flash qui me ramène dans le noir comme si ce n'était plus moi qui choisissais quand aller dans cette dimension. Je suis à la merci des Asran de Valdam. Je dois les en empêcher, mais comment !?


"Brise tes chaînes."
" Comment !? "
"Tu as déjà commencé."

Je n'ai rien fait! Mais je dois essayer quelque chose, peu importe quoi, alors au flash blanc suivant, en arrivant dans la dimension du code, je regarde tout autour de moi. Ce monde à l'origine monochrome a en effet changé depuis l'obtention de mon pouvoir. Des couleurs sont apparues, là, sur la surface de ses immenses sphères que j'assimile à des planètes. Quelque chose en moi me dit de les casser mais les flash s'enchaînent me téléportant d'un monde à l'autre sans que je ne puisse rien y faire.

Je suis a bout de nerf, je hurle dans la dimension du code. De toutes mes forces. Je hurle ma peine, ma douleur et mon incapacité à influencer les choses quand, soudain, un craquement retentit. Je relève la tête. Les sphères leur craquelures! Elles grondent et se fendent de part en part.


Comme deux coques qui soudain se brisent de part en part et partent en poussière, illuminant cette dimension de couleurs. L'une des sphères révèle Viakty dans son ensemble l'autre est comme un amas de poussière d'étoile. Je comprends, telle une évidence: ma réalité et le Grand Vent.

Je ferme les yeux et quitte cet endroit, pris d'une étrange bouffée d'assurance. Le noir m'entoure aussitôt mais j'arrive à ouvrir les paupières. Je lève même la main, observant le symbole gravé sur son dos.


Il a... changé? Ce n'est plus un simple V.

- Il arrive à bouger?
- Augmenter la dose !
- Nous n'arrivons pas à retirer son code. Ce n'est pas... l'un de nos codes.
- Prévenez le maître !

Ils augmentent la dose et je sombre de nouveau mais au plus profond de moi je sais qu'un de mes soucis est réglé: ils ne pourront jamais prendre ce code. Mon code.

Une pièce de l'ascenseur orbital - Janvier 257

Quand je réouvre les yeux je suis de nouveau dans cette salle totalement vide. Mon premier réflexe est de regarder si j'ai mon alliance, hélas non. Le second est de faire apparaître le code sur le dos de ma main. Il est bien là, il a bien changé. J'ignore ce que cela change réellement mais je sais qu'ils n'arrivent pas à me prendre cette version.

Il fait froid. Je n'ai toujours rien mangé. J'ignore combien de temps j'ai été inconscient. Je m'inquiète pour mon épouse et ma fille. Comment gèrent-elles mon absence? Il faut que je récupère mon alliance...

De temps à autre je sens un newtype qui projette dans ma tête quelques horreurs. Kalicko... La Nuit Sanglante... La douleur des sous-sol de la Cité... La mort d'Alice... L'aube obscure... Il fouine dans ma propre tête pour user de mes souvenirs contre moi. Je m'accroche à mon talisman. Cette magicienne fabuleuse qui m'a déjà aidé a surmonté tout ça une fois. Je peux le refaire. Je repense à mes entraînements avec Sam. J'ai encore mes deux bras. Ils sont revenus, tout va bien.

Il fait juste si froid...

Je ne veux plus fermer les yeux...

Le temps s'écoule jusqu'à ce qu'un Asran fasse son apparition avec mon bac de vêtement entre les mains. Je saute dessus, mon précieux n'y est pas.

- Mon alliance n'y est pas! Allez la chercher !
- C'est trop tard, nous ne l'avons plus.
- Mais tu te fous de ma gueule? Elle était sur un de mes bras! Le premier gauche que vous m'avez défoncé!!! C'est quand même pas compliqué.
- Le Maître a dit que vous aviez presque assez souffert. Habillez-vous.
- Je veux mon alliance ! Maintenant !
- Ici, vous n'êtes roi de rien.Le Maître vous attend, vous lui demanderez.

Je grogne et me change, notant une certaine lenteur dans mes gestes. Il faut que je me réapproprie mes bras... Je déteste cette sensation. Je suis le Asran dans les couloirs, soulagé d'avoir ma montre faute d'avoir ma bague, jusqu'à ce que l'aura oppressante de Valdam pointe de nouveau le bout de son nez.

- Je veux mon alliance !

Réponse immédiate, je suis collé au sol par son aura et me met à saigner du nez.

- L'attaque contre Scydonia aura lieu cette année.

Oh merde... C'est ça le reste de la punition?

- Je veux mon alliance ! arrivé-je à articuler malgré son aura.
- Préparez votre armée.
- Je veux mon alliance !
- Vous ne l'aurez pas. Jetez le du haut de la tour.

Pardon ? Les Asran s'y mettent à quatre et à coup de perche électrique pour me faire avancer sans mon alliance. Je grogne, peste, frappe et insulte au possible mais pâlis en arrivant devant.... Une porte donnant sur le vide.

- Sautez.
- C'est haut...
- Sautez.
- Je veux mon alliance !

Ils me poussent dans le vide. Le sol est loin, terriblement loin, je sens que je vais avoir le temps d'attendre l'impacte et de l'anticiper ce qui me fais rager intérieurement. C'était bien la peine de me remettre mes fringues, vu l'altitude il n'y a pas que mon crâne qui va éclater à l'atterrissage! Si je peux au moins protéger ma montre.... Je vais déjà revenir sans alliance...

J'essaie de trouver une position qui me permettrait de protéger ce si précieux objet quand, soudain, deux pattes agrippent mes épaules.

- Gekiryu !?

Lentement, l'animal freine ma chute et me tire loin de ce lieu.

- Comment est-ce que tu as fait pour ne pas te faire pulvériser?

"Je suis petit."
"Je peux dissimuler ma présence au newtype."
"L'altitude m'a permis de passer hors radar."

- .... Merci.

Ma montre ne se brisera pas elle aussi. Je sens les larmes monter rien qu'à l'idée d'y avoir laissé ma précieuse alliance.

"il faut respirer, petit roi."

J'obéis mais laisse les larmes couler. J'ignore exactement combien de temps s'écoule avant que Gekiryu ne me lâche pour que j'atterrisse sur le dos bien plus costaud de Zylorf.

"Qu'est-ce qui ne va pas?"

- Mon alliance.... Ils me l'ont prise... Elle avait été faite avec l'écaille de Falkor et... Flouff?

La boule de poil est là, avec moi, sur le dos du grand dragon vert qui vole par de la les nuages.

- Hi !
- Tu n'étais pas resté avec Nelsha? La pauvre... Elle n'a déjà pas eu son père.... Punaise comment je vais dire ça à Kalicko?
- Hihi !

L'animal tire la langue, je crois d'abord que c'est pour m'embêter tant mes yeux sont emplis de larme puis je note ce petit point doré. Je sèche mes yeux d'un revers de manche et...

- Comment tu as eu ça toi? demandé-je en me remettant à pleurer.

Il a planqué ma bague dans sa bouche? Comment l'a t-il eu !?

"Lui aussi est petit."

- Merci Flouff, merci !

Ignorant la bave de poro je la remet à mon doigt et serre ma main contre ma poitrine. Cette fois... Valdam ne m'aura pas brisé...

" Roi grognon-mignon ? "
" Tu as changé. "

Vraiment? Je ne sais pas... J'ai juste froid et faim là. Je suspecte Gekiryu d'avoir lu dans mes pensées car ils descendent a une altitude plus correct où l'air est plus chaud est bien plus facile à trouver.

Sur le retour nous ne ferons qu'une pause, le temps de manger quelque chose en terre sauvage, avant de foncer vers la Capitale... J'ai une reine à rassurer... et une guerre à préparer....