Les sentiments d'un clone ?

1er Janvier 255

La fête touche à sa fin. La nouvelle année a débuté sur un feu d'artifice que j'ai bien évidemment regardé avec Agathe. Le spectacle était très joli malgré le froid qui nous mordait la peau. Dès sa fin nous sommes retournés au chaud dans le château et, au lieu de nous joindre aux invités pour souhaiter une bonne année à tout le monde, nous nous sommes éclipsés pour savourer une boisson chaude devant une cheminée afin de nous réchauffer convenablement. J'étais déjà en panique quand Agathe s'est tordu la cheville durant le tango, ce n'est pas pour la laisser tomber malade quelques heures plus tard.

- Tu es plus qu'attentionné ces derniers temps, Asu.
- Possible...

Nos tasses vidées Agathe a appuyée sa tête contre mon épaule. Je n'ai rien dit. Je l'ai laissé faire. Elle avait l'air si fatiguée et puis... Ça me faisait plaisir.

- Les soirées qui finissent si tard ne sont plus pour moi...
- Tu veux aller dormir?

Elle a secoué un peu la tête, refusant de s'élcipser de la fête de cette façon. Résultat nous y sommes retournés pour profiter de quelques danses de plus en saluant nos amis et collègues ainsi que quelques sujets et citoyens croisés en chemin. Mon devoir de membre de la famille royal accompli je savais que nous pouvions quitter la fête mais Agathe a voulu traîner un peu plus.

Désormais nous sommes dehors, j'avance tranquillement dans les rues de la Capitale, il fait nuit et Agathe est accrochée à mon bras. Son pas et plus lent que d'habitude et je commence à comprendre qu'elle ne voulait pas quitter la soirée pour rester un peu plus longtemps avec moi... Surement car ce soir j'accepte tous ses gestes... Elle a dû le remarquer pendant le concours de tango.

- Nous sommes arrivés, va te mettre au chaud.

Agathe se tourne vers moi, sa main glisse le long de mon bras pour trouver ma main et je lui souris. Je sais déjà ce qu'elle va proposer, et je sais déjà que je vais refuser.

- Reste pour la nuit, tu es épuisé aussi et tu as besoin de te réchauffer.

A mon tour de secouer la tête.

- Comme tu voudras...

Elle baisse la tête, déçue mais résignée à accepter cette réponse. Le trente et un est terminé, je lui avais promis une réponse pour le nouvel an et elle doit considérer que c'est celle-ci. Pourtant ce n'est pas le cas alors je pose ma main froide sur sa joue, m'amuse à effleurer le lobe de son oreille du bout du pouce et lui relève délicatement la tête.

- Ne fais pas cette tête Agathe, je préfère quand tu souris.
- Si tu restais, je sourirais...

Sa tentative me fait sourire un peu plus, j'approche d'elle et l'enlace, la prenant de court.

- Je ne resterais pas ce soir... Pas au premier rendez-vous.

La surprise passe dans ses pupilles et enfin elle comprend, son sourire revient par enchantement sur son visage et ses yeux étincellent. Oui Agathe, tu as gagné, tu avais raison, je tiens à toi bien plus que je ne le dis.

- Bonne nuit Agathe.
- Bonne nuit Asran.

Sa voix s'étouffe contre mon épaule où elle vient de s'appuyer. Je la garde dans mes bras quelques secondes de plus et la relâche mais bien évidemment cela ne suffit pas à la tisseuse qui décide de m'embrasser à la commissure des lèvres.

- A demain?
- A demain.

J'attends patiemment qu'elle referme a clè la porte de son domicile puis m'évapore dans la nuit en jetant un coup d'oeil vers la Lune. Je viens peut- être de commettre une erreur terrible au conséquence dramatique et pourtant... J'ai le cœur plus léger... Fichu sentiment humain, pourquoi Valdam a t-il doté ses clones d'une telle capacité à ressentir? Suis-je une erreur ou tous mes frères en sont-ils capables également? Il faudrait pouvoir interroger le Maître pour le savoir...