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 Gabriel Mavros

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Gabriel Mavros
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R -Sujet
Humain Normal

Médecin
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Gabriel Mavros

MessageSujet: Gabriel Mavros   Gabriel Mavros I_icon_minitime17/2/2019, 22:53



I. LE PERSONNAGE.


• NOM : MAVROS
• PRÉNOM : Gabriel
• GENRE : Masculin
• ÂGE : 55 ans (Né le 01/01/200)
• TYPE D'HUMAIN : Normal
• MÉTIER : Médecin militaire, ou approchant
• CAMP : Royaume
• GROUPE SANGUIN : A positif
• LIEN : Aucun pour le moment
• DESCRIPTION : Yeux marron / peau noire / cheveux noirs / beaucoup de cicatrices / prothèse en métal à la jambe gauche.
• AVATAR : Gabriel Reyes / OVERWATCH


II. LES DESCRIPTIONS.


MORALE
Morale ? C’est quoi ce mot-là ? Une connerie des bien-pensants ? Je pense pas bien, je pense même pas beaucoup, j’agis. J’ai passé longtemps avec du sang sur les mains, pour moi c’est devenu normal, une couleur qui fait partie du décor, comme on prend l’habitude d’entendre les gémissements, les souffles courts, les hurlements, le bruits des tripes qu’on farfouille à la recherche de la balle qui les a mis en vrac. J’ai pas spécialement de mal à vous faire souffrir pour vous soigner, pas forcément de mal à vous envoyer un poing dans la gueule quand je pense qu’elle souffre de diarhée verbale chronique. J’ai mes manières, et pas la moindre intention de les changer. Vous m’aimez pas ? Ça me fait une belle jambe, tiens.

Je suis un vétéran, alors je connais bien la guerre, pour peu je l’aurais pas quitté, le civil c’est pas mon truc, mais j’en suis pas à arborer des décorations débile, j’en ai d’ailleurs pas. J’étais là, j’ai fait le boulot, assez bien pour être gardé près de quarante ans, plus ou moins dans les rangs. Point. J’avais pas bonne réputation au front, j’en ai pas changé dans le civil : Je soigne bien, mais je prends pas de pincettes, et je pratique ni l’anesthésie, ni l’euthanasie. Pourquoi ? C’est mes oignons. Je parle mal, je fume je bois, j’ai mes drogues que j’ai pas lâché, que je fais pour moi, et les pauvres bougres que la guerre hante encore. Moi elle me manque, alors quand j’ai l’occasion, je cogne et crache et gueule. Mais j’ai assez de bouteille pour te remettre une jambe pétée en deux temps trois mouvements.

C’est juste que je me fais monstrueusement chier. Je vis sobrement, pas habitué à avoir du temps et des effets personnels. Ça se voit, une grande partie de ma solde va à mon dispensaire et je me contente de vivre dans l’officine, avec un lit, une table devant une cuisinière vieille mais qui fonctionne et un bureau qui me sert tour à tour de labo, de secrétaire pour écrire des lettres, ou même de support pour faire un solitaire. Je tue le temps et réciproquement. J'ai le sommeil léger : je m'endors vite mais chaque bruit me réveille. J'ai jamais appris à dormir et pas plus à faire confiance alors la paix n'a rien changé à ça.


PHYSIQUE
Je suis né dans un quartier pauvre et j’ai passé quarante ans au front, vous attendez pas à un apollon. J’ai le corps et la gueule noirs, les yeux bruns, les tifs noirs, d’autres détails ? Ouais, je suis un black. J’ai pas l’air commode, et je suis taillée en armoire à glace. Le combat, c’est pas bon pour vivre vieux, mais ça te garde en forme pour botter des culs. J’ai de quoi faire d’ailleurs : j’ai une prothèse en métal qui remplace ma jambe gauche à partir du genou. Un truc artisanal, rafistolé selon si j’ai les moyens, mais elle fait son office. Je peux marcher, courir, et tenir debout, ça me suffit. Par contre, depuis un moment elle fait un barouf quand je marche, ça cliquette, ça résonne, ça bouge, j’ai dû encore l’enrayer avec la boue ou en cognant sur quelque chose.

Elle est esquintée comme pas permis. Mais le reste du corps est pas trop différent. J’ai pris de sales coups, et j’avais pas toujours de quoi soigner ça comme il faut, alors ça s’est refermé comme ça pouvait. Niveau taille, je surplombe souvent les autres, d’une à deux têtes. Pas pratique, cette carrure, pour passer inaperçu, mais j’en ai eu bien besoin pour porter des gaillards ou les clouer sur les brancards pour éviter qu’ils gesticulent. Et quand l’ennemi s’attends à trouver un doc’ maigrelet, il reste en plan devant ma gueule un bon moment, assez pour qu’il saute. Mais j’me sers toujours de ma carcasse et j’entretiens ça proprement.

D’ailleurs, faute du reste, la guerre m’a appris à garder mes dents, et j’ai tendance à tenir un peu tout avec : un gant, un outil, un stylo, un bouquin, mauvaise manie mais vieille manie. Par contre, si c’est de la bouffe, ça reste pas entre mes dents, c’est vite avalé.


III. L'HISTOIRE.


Gabriel. Ma mère a lu un jour un livre avec un ange qui portait ce nom. J’ai rien d’un ange. J’étais le sale gosse né au début du siècle, issu d’un quartier pauvre qui volait pour s’occuper le temps d’être assez grand. Assez grand pour quoi ? Le choix était restreint : trimer pour sa pitance, m’engager en chair à canon pour un type qui se foutait de mon monde comme je me foutais du sien, ou continuer à voler, en ajoutant d’autres délit, d’autres crimes. La dernière solution, c’était mon choix : à seize ans, je voulais conquérir mon propre monde, pour y régner mieux que ne le faisaient les puissants. Mais mon choix, je ne l’ai pas eu. Mon avenir, il a dérapé quand j’ai décidé de cambrioler la mauvaise maison. Un type riche, galonné comme un général et pourtant qu’on a jamais vu partir au front. Un connard qui m’a coincé pour un putain de sabre que j’ai voulu revendre pour des fringues. Il m’a retrouvé et m’a conscrit pour cinq ans à la guerre, moins si je ne survivais pas. Seize ans, une sale gueule, un sale caractère, et face à moi la guerre. J’en ai plus dormi, plus mangé, je bataillais, j’avais la rage, mais je me battais moins pour me battre que pour ne pas me rendre compte de ce que je faisais. Une fois, une sale fois, j’ai pas évité, pas assez, et mon pied s’est envolé. Dans la cohue de la bataille, j’ai pas été récupéré. Un cadavre de dix-sept ans a rampé jusqu’à son camp pendant deux jours, à travers la boue, le sang, les corps. Au moins, j’avais le ventre vide pour me faire charcuter.

Là, j’ai vu le médecin militaire. Un type bourru qu’avait autant de sang que les soldats sur les mains, sauf que lui, c’était faute de pas les avoir soignés, pas parce qu’il les plantait. Enfin, il en achevait aussi, mais c’était pas par rage, pas par haine. Il en a éteint un juste à côté de moi, qui braillait, qui suait comme un porc, qui pissait le sang. Il l’a buté en lui tenant la pince. Un geste et plus rien. Forcément, quand il s’est tourné vers moi, il s’est pris mon poing, et il a dû y revenir à plusieurs fois pour m’approcher. Je voulais pas crever, putain, j’avais juste piqué une babiole, je voulais pas clamser. Mais à sentir la fièvre, et la douleur, pis le vieux médecin qui me causait de loin en se tenant la mâchoire, qui me disait qu’il n’avait pas l’intention de me buter, mais que ma jambe s’infectait… J’ai cédé, j’ai dit « Ok ». Je l’ai grogné, la peur au ventre.

Sur le coup j’ai regretté. On était pas dans un camp avec des hauts gradés, alors les fournitures, c’était quand ils avaient le temps, et quand les autres divisions nous en avaient laissé un peu. Et ils ne laissaient pas d’anesthésiant. Le doc’ m’a filé un bâillon dans lequel j’ai gnaqué et hurlé à la mort. Et résultat, plus de jambe jusqu’au genou. J’étais plus bon pour le front, mais comme j’étais là par conscription, je n’allais pas quitter la guerre en boitant. Je suis resté trois jours au lit, on m’a filé un bout de bois pour boiter à travers le camp, et j’ai fait la bonniche. Corvée de bouffe, laver les baraquements, creuser les latrines et les enterrer quand elles puent trop, m’épuiser à porter le matériel alors que j’avais toujours de la fièvre et que chaque pas me torturait, ce genre de trucs. Je pouvais pas les faire, sérieusement, je pense qu’à ce moment, on voulait jusque se débarrasser de moi, en m’accusant de sabotage, ou en me poussant vers la mort, j’en sais rien. On fout pas un infirme à tenir un camp comme un soldat valide.

Je voulais pas crever. Alors je trouvais le moyen de faire ce qu’on me demandait avec des astuces, des trucs plus efficaces que « tu prends la pelle et tu creuses ». Je recyclais des armes cassées ou du matériel pas utilisé, et le tour était joué. Après tout, j’étais un bon voleur, avant la guerre, un débrouillard. J’ai fait ça une semaine, mais même si je faisais mes taches bien, j’ai pensé crever. J’avais une putain de fierté, à en crever s’il le fallait plutôt que de me laisser tuer comme un chien, même avec ma patte qui me tordait de douleur. Alors c’est le vieux doc’ qu’a dû venir me ranimer quand je suis tombé dans les pommes. « Mine de rien », le vieux me trouvait con comme un balai, mais foutrement résistant. Et, « mine de rien, malin », en pratique. Il a écrit un papier et du jour au lendemain, sans avoir jamais lu un bouquin entier, j’ai enfilé une blouse, et je suis devenu infirmier. Il m’a formé littéralement sur le tas, à panser des plaies, à trancher des membres, à désinfecter des blessures. Du haut d’un tabouret, je retapais des soldats du même âge que moi, et faute de mieux, ils survivaient pour retourner au combat, ou le Doc’ les achevait. J’ai jamais voulu faire ça, j’ai pas pu la première fois qu’il m’a demandé. Et plus j’apprenais, plus je savais de trucs, plus je l’empêchais de le faire, je lui demandais d’attendre. Je prenais pour le gars un sursit pour qu’il survive à cette guerre, et qu’il puisse aller voir sa mère dont il arrêtait pas de causer, sa fiancée ou son vieux qui l’attendait pour reprendre la boutique. J’aimais aucun de ces idiots qui s’étaient engagé, je crachais sur eux et leurs conneries de devoirs, j’étais pas un infirmier tendre avec ses patients. Mais je supportais pas voir d’autres cadavres de gosses, aussi cons qu’ils étaient.

J’avais souvent tort, et le Doc’ revenait le lendemain, mais peu à peu, je trouvais des solutions, des remèdes, de quoi laisser plus d’années à l’idiot qui croupissait dans son lit. Les livres étaient pas utiles pour les autres campements, alors un par un, je pouvais m’en procurer, les étudier, et avec Doc’, en parler pour pouvoir les appliquer. J’avais toujours la casquette d’infirmier, mais à la longue, je pouvais soigner autant que le Doc’. Et pour ma jambe de bois, j’ai pu avoir assez de reconnaissance des soldats pour qu’ils me laissent des trésors de guerre, de la ferraille surtout, pour me faire une prothèse grossière avec laquelle je pouvais rester debout. Comme nos gars mourraient moins, ils avaient de l’expérience, comme ils avaient de l’expérience, ils se défendaient mieux, comme ils se défendaient mieux, ils attaquaient mieux aussi. Ça allait trop bien pour les gros bonnets.

J’ai soudain pris du galon et ils m’ont promu médecin militaire, simplement parce qu’un gros lard l’a décidé. Ils m’ont affecté à un autre camp où on s’est bien foutu du Doc’ éclopé, le temps que je leur recouse la gorge, plus ou moins rapidement selon qui c’était et surtout quelles injures étaient sorties de cette gorge. Ils ont vite appris qu’il fallait pas me chercher des noises. Je continuais à échanger avec le vieux Doc’ par lettres, le seul moyen que j’ai trouvé pour continuer à apprendre avec quelqu’un qui s’y connaissait. Mais pas longtemps. Deux mois après ma réaffectation, le camp a été bombardé, et il n’en restait rien. Le petit caporal à la manque qui m’avait sorti de là s’est félicité de m’avoir récupéré dans son unité avant. Je venais de perdre mon mentor, alors le caporal a pris pour tous. J’ai tabassé le type à presque plus savoir si je pourrais le soigner après.

La cour martiale m’a renvoyé dans tous les fronts dangereux, où les soldats tombaient comme des mouches, un à un. J’ai passé trois ans sur le front, à soigner des mourants et moi avec, à me protéger des bombes avec des planches de bois pourri, à défendre ma peau et celles de mes blessés parfois directement face à l’ennemi. Je piégeais les alentours des camps, j’apprenais les premiers secours à des soldats qui crevaient avant de savoir faire une suture droite, je refaisais ma prothèse auprès que quelques recrues qui s’y connaissaient en mécanique, je boostais les soldats aux drogues facile à faire que je m’injectais aussi pour tenir, mais jamais, je n’ai lâché. Je marchais aux clopes, au café, aux drogues et à la rage. Après cinq ans, je devais être libre. Devais…

Ces idiots avaient envoyé les bons médecins dans des camps en sécurité, mais ces derniers ne savaient pas soigner des blessures de guerre aussi efficacement et rapidement que le sale type que j’étais, ils n’arrivaient pas à renvoyer leurs blessés au combat, et ne parlons pas de se défendre face à un ennemi. Les mauvais médecins avaient un rendement médiocre, ou se faisaient vite tuer. J’avais une réputation de merde, mais on avait besoin de moi. Et ils savaient comment faire. Ma conscription a simplement été rallongée de cinq ans de plus quelques semaines avant le délai, parce qu’ils ont envoyé un autre chefaillon me faire sa morale. Je ne me suis pas posé la question, je n’ai même pas gueulé à entendre la sentence. Je voulais quitter la guerre, mais pour aller où ? Je n’étais pas devenu meilleur avec elle, j’étais même devenu pire. C’est pas la guerre qui vous donne une morale. A vingt-trois ans, je ne savais pas quoi faire d’autre que de survivre un jour de plus. « On verra ça dans cinq ans. ». Et après cinq ans, cinq ans de plus… J’ai jamais fini ma conscription.

J’ai continué à soigner, et à me battre. La plupart des soldats me détestaient, mais ils apprenaient à me respecter. Je ne leur offrais aucune compassion, juste les soins nécessaires pour qu’ils repartent. A quoi bon se lier à des recrues qui crevaient ou quittaient les rangs, quand moi je restais et tenais l’infirmerie comme un joyeux bordel. Être un vieux soldat, sans être gradé, ça en dit long. J’ai eu mon lot de rumeur, de sales histoires. On m’a fait faire des sales missions et si j’en revenais, malgré ma patte de fer, ça voulait dire que j’étais un espion, un traitre. J'aurais dû, mais je l'ai jamais fait, hargneux que j'étais contre ceux qui bousillaient mon travail. Parce que ouais, je soignais nos gars, mais pas ceux de l’ennemi. J’avais aucun diplôme, et j’étais pas tenu au serment d’Hippocrate ni aucune convenance que respectent les autres médecins, même en temps de guerre. Non, moi, si je t’aimais pas, même si t’avais toutes tes chances, je prenais bien mon temps pour me pencher sur toi, me foutre de ton état et peut-être, dans mes bons jours, te soigner, sans anesthésie parce que c’est pas mon truc. Si tu veux, t’as droit au bâillon.

Y’a bien un petit chefaillon qui m’avait à la colle. Un jeune héritier, ou je sais quoi, un gamin qu’avait pas froid aux yeux, que je ne me gênais pas de traiter de sale gosse. Il me réquisitionnait comme un sac à patates pour ses raids les plus sales, et comme il revenait avec plus de gars quand je les suivais, il l’a fait souvent. Il faisait pas de discours, de morale, et je crois qu’au fond, il me prenait comme doc’ simplement parce que je lui léchais pas les pieds. On s’est même plusieurs fois foutu sur la gueule, et une fois bien battus, mais il m’a pas reporté à ses généraux. J’aimais pas ce gosse. Je savais pas quoi faire de lui quand il discutait d’avant la guerre, ou quand il parlait avenir ou projet. Je me tuais à lui rappeler que s'il faisait pas gaffe, il finirait en macchabée le lendemain. Il avait une éthique et j’en avais pas. On pouvait pas se piffrer, mais on se retrouvait tous les soirs pour les débrieffing et quand tous les autres soldats étaient remplacés à chaque nouvelle mission, on était une constante. Après une dizaine de raids, le gamin était connu comme un héros de guerre et on lui a filé plus de galons. Je me suis dit « enfin débarrassé ». Mon cul. Il m’a traîné partout avec ses envies de conquêtes, sur tous ses coups. Sale gosse. J’ai dû étendre mes connaissances aux maladies ou aux maux des voyages, à tout un tas de trucs parce qu’il voulait toujours aller plus loin, faire plus. Circonstance atténuante, il me dénichait tout ce dont j’avais besoin, et ça me changeait d’avoir du vrai matos plutôt que de me servir en guise de bistouri d’un canif chauffé à blanc. Je soignais mieux, et ça lui plaisait bien.

Il me cassait les pieds. La guerre n’était plus égale, on gagnait du terrain, et moi j’avais un paquet d’années. Trente ans, bientôt quarante, ça défilait quand on les vivait sous une toile de tente. « Tu feras quoi après ? ». Ta gueule sale gosse. J’ai rien à foutre hors d’un champ de bataille. Je le quitte que pour le bordel, ou les réparations de ma jambe. C’est pas comme si j’allais vivre comme un vrai vétéran : les conscrits par jugement ne touchent pas de retraite. On verra bien, si un jour cette guerre prend fin. Mais il pouvait pas s’occuper de son cul, ce gosse. Il m’a obtenu cette foutue retraite, et pas moyen qu’il s’occupe de ses affaires. Me récompenser, qu’il targue. De quoi ? D’avoir survécu ? De m’être adapté et de ne plus savoir vivre autrement que comme un médecin militaire éclopé, aigri, et pas loyal ?

A croire qu’il voulait absolument me donner tort ? J’ai failli y rester à notre dernière mission ensemble. Je suis resté avec cet idiot quand on a essuyé les rafales. Le raid a tellement mal tourné que même l’ennemi nous a laissé pour morts, et il faut dire que pour le sale gosse, c’était pas loin. Il bougeait plus, mais il pouvait causer, et moi j’ai vite su. Tu vois, tu voulais être un héros, maintenant t’es plus éclopé que moi. Et en plein terrain ennemi, te ramener, c’est pas possible. Claque vite que je retourne au campement avancé avec tes plaques. Mais ce con a tenu. Tétraplégique, et il tenait bon. Pas le choix, au royaume des aveugle, le borgne est chef. J’ai ceinturé mon commandant à mon dos et j’ai mis une semaine pour nous frayer un chemin. Le camp avancé était en cendre alors on a continué, et il tenait de peu.

On a rejoint enfin la base alliée. Pile au bon moment pour la cérémonie funèbre où ils nous citaient. J’ai débarqué dans la cour, j’ai traversé le peloton devant les airs ahuris des soldats et j’ai rejoint mon infirmerie, où j’ai viré le nouveau médecin qu'ils avaient mis. Le sale gosse a survécu, et il était prêt à rentrer chez lui, désabusé, aussi amer que moi et prêt à vivre son brillant avenir de grand blessé de guerre cloué dans un lit. Enfin.

Il en chialait. Je savais pas qu’il pouvait pleurer et pourtant, vivre comme ça, ça le mortifiait plus que tous les canons ennemis pointés sur lui. Il m’a supplié, imploré de mettre un terme à son calvaire, de ne pas le laisser comme ça. Que veux-tu sale gosse ? T’es pas opérable et j’achève personne. Tu demanderas à quelqu’un d’autre. Je suis pas là pour ce genre de connerie. Il a grogné, mais à ce que j’ai entendu, il a trouvé quelqu’un pour faire ce sale boulot. J’ai pu reprendre ma vie. Le feu des combats, le goût du sang, les râles et les hurlements. Ça m’allait.

Jusqu’à la paix. Merde. On a gagné contre l’Empire et on peut rentrer. Merde. Ma conscription a été levée. Merde.

Je pensais tellement que la guerre était éternelle que j’ai pas pensé qu’elle s’arrêterait un jour. J’ai rejoint la Capitale, mon quartier de naissance, j’ai vu mes vieux parents, mes frères et sœurs, devenus des étrangers. J’ai mis en place un dispensaire mais j’étais vraiment le dernier recours des démunis. Je demandais pas d’argent, mais je ne soignais pas tendrement. Et surtout, je me fais foutrement chier. Je vais pas prendre une femme, ou faire des gosses, je dois déjà en avoir réparti un peu partout avec les filles que je trouvais au cours des missions. J’ai eu assez pour acheter un lopin de terre à côté de mon dispensaire, et je laisse pousser des plantes pour mes drogues ou les médocs, je tabasse les gosses qui tentent de m’en voler, et quand y’a pas de patients, je passe mes journées sur une chaise du jardin, à m’enfiler des bouquins. Médecin, et jardinier, il a belle gueule le monde que j’ai conquis…


IV. DERRIÈRE L'ECRAN.

COMMENT TU ES VENU ICI? On m'a "invité" (C'est bon, enlevez vos flingues les filles XD)
COMMENTAIRE : Chaussette. Pardon, c'est un peu long.
FICHE PAR FALLEN SWALLOW
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Maître du Jeu
P.N.J.


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Maître du Jeu

MessageSujet: Re: Gabriel Mavros   Gabriel Mavros I_icon_minitime18/2/2019, 20:29

Bienvenue sur le forum Gabriel !

Wouaw, c'est pas un tendre ton perso, c'est marrant j'ai hâte de le voir en torturer d'autres o_O (je me fais peur parfois...) Tout était correcte à la première lecture alors...

Gabriel Mavros 18810

Présentation Validée !!!

Tu débuteras donc en tant que simple sujet (merci à cette foutue guerre terminée), médecin et sportif (malgré une jambe en moins et l'âge qui commence à faire son petit effet). Tu vas t'amuser avec tout ça!

Bon RP sur le forum ! :=D:
(Tu sais... Tu n'aurais peut-être pas dû laisser les deux autres folles te tirer ici. x) La mort c'est mieux parfois. //ZBAFF//)
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Gabriel Mavros

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